Les enseignants, trop rétrogrades, n’ont pas pris la mesure de la révolution numérique en cours. Heureusement les collectivités locales (mairies, conseils généraux, conseils régionaux), sans même avoir besoin de les consulter, ont pris les devants. En ces temps d’économies drastiques, rien n’est trop beau pour notre école !
Le département des Landes a été pionnier en la matière avec l’opération « Un collégien, un ordinateur portable » initiée en 2001, un parc informatique de 10 000 portables et une dépense de plus de quatre millions par an pour sa politique TICE. Un rapport de l’Inspection générale a malheureusement été quelque peu mitigé sur l’expérience : treize ans après les progrès scolaires se font toujours attendre dans le département. Mais d’autres collectivités ont d’ores et déjà emboîté le pas (avec beaucoup de fantaisie verbale : Ordilib’ en Midi-Pyrénées, Ordina13 dans les Bouches du Rhône, Ordi 35 en Ille-et-Vilaine, Ordi 60 dans l’Oise, Ordicollège 19 en Corrèze etc.).
En vérité l’Inspection s’est trompée : le vrai ratage des Landes, c’est le tournant de la « padagogie » avec l’avènement des tablettes. Le président du conseil général de Corrèze, devenu depuis président de la République a été plus visionnaire dans ce département rural parmi les plus endettés de France : il a remplacé les ordinateurs portables sous Linux, dont il avait commencé à équiper les collégiens en 2008, par des iPads dès 2010 ! Certes on lui a reproché d’abandonner ainsi le logiciel libre mais que pouvait-il faire : le logiciel libre n’est pas assez innovant !