Parks and recreation et moi
Parks and recreation avait sur le papier beaucoup de choses pour ne pas me donner envie de la regarder:
1. C’est un mockumentary. Ce type de comédie très à la mode où l’on suit les personnages à la manière d’un documentaire où ils s’adressent directement à la caméra.
2. Elle se déroule dans un service municipal américain. Ce qui implique beaucoup de blagues « temporelles » et de références que je n’allais sûrement pas comprendre.
3. Elle est compliquée à trouver puisque jamais diffusée en France.
Mais quand même, des copains IRL et twitteriens n’arrêtant pas de m’en parler et de me la conseiller, j’ai voulu lui donner une chance.
Pas de bol, la saison 1 est particulièrement moyenne et regroupe tout ce que je n’aime pas dans la comédie. Au bout de trois épisodes, j’ai arrêté. Par la suite, j’ai lu que la saison 2 était bien meilleure qu’elle n’avait presque rien à voir avec la 1. Il faut aussi dire que les GIF de Ron Swanson et de Leslie Knope que j’avais pu voir ici et là au détour du web m’avaient bien fait marrer et que je détestais ne pas comprendre les références. Et puis, il y a eu Les Gardiens de la Galaxie et Chris Pratt (ainsi que toute la promo qu’il a faite). Soyons honnête, j’avais besoin d’une dose de Chris Pratt. Je crois que mon utérus ne m’a jamais aussi bien guidé de ma vie.J’ai donc fait la pire chose au monde qui existe pour un seriphile : j’ai (re)commencé par la saison 2. Et j’ai ensuite fait la deuxième pire chose pour une sériphile : j’ai binge watché. Mais c’est pas ma faute, je suis complètement tombée amoureuse de Pawnee, de son service des parcs et loisirs. Et de Leslie Knope. Evidemment.
De quoi ça parle ?
Parks and recreation, c’est le nom du service dont Leslie Knope est la directrice adjointe. En gros, il s’agit du service municipal des parcs et loisirs de la ville (fictive) de Pawnee dans l’Indiana. Leslie est une fonctionnaire enthousiaste pleine d’idée et d’énergie qui tente de faire fonctionner tant bien que mal son service et d’offrir le meilleur à sa ville natale. Pourtant, ce n’est pas des plus facile, surtout quand on est entourés de personnes cherchant au mieux à en faire le moins possible, au pire à empêcher que les autres fassent quoi que ce soit.
Ainsi, son chef, Ron Swanson (Nick Offerman) est un libertarien farouche, militant pour une intervention de l’état limitée au strict minimum qui n’aime rien de plus que sa tranquillité. On retrouve aussi April Ludgate (Aubrey Plaza), une stagiaire apathique et un peu flippante dont le but est de n’en faire le moins possible, Tom Haverford (Aziz Ansari), tête à claque finie prétentieux à souhait, branchouille qui cherche à tire profit de chaque situation, Donna Meagle (Retta), une femme au caractère bien trempé ou encore Jerry Gergich (Jim O’Heir) père de famille à quelques années de la retraite terriblement maladroit et faisant l’objet de nombreuses moqueries.
En dehors du service, deux personnages ont un rôle central Ann Perkins (Rashida Jones), une infirmière qui va interpeller Leslie sur un problème qui sera le prétexte de la première saison et son petit ami Andy Dwyer (Chris Pratt), un musicien sans succès balourd, idiot et maladroit.
Ok, l’histoire à l’air banale, les personnages un peu classiques, alors pourquoi faudrait quand même qu’on regarde ?
Parks and recreation est fondamentalement drôle avec un humour jouant sur tellement de registres différents, s’appuyant sur des personnages terriblement amusants et touchants. Rapidement, on ne rit plus des personnages (ce qui me fait haïr tellement de comédies) mais avec eux. Il faut dire que la plus grande force de la série c’est de reposer sur un personnage principal bourré de défauts mais probablement le plus attachant qu’il m’ait été donné de voir. Parce que Leslie est une femme ambitieuse, mais pas à tout prix, enthousiaste, dynamique, rayonnant et généreux. Elle veut le meilleur pour elle-même mais aussi pour sa ville et ses amis. Elle est une boule d’émotion et d’énergie qui tire tout le monde vers le haut. Les personnages féminins forts sont rares à l’écran mais Leslie les écrase tous.
Evidemment, le reste des personnages est tout aussi génial et attachant, avec une personnalité propre et développée (même si parfois un peu caricaturale).
Même lorsque de nouveaux personnages secondaires apparaissent, il faut peu de temps pour se mettre à les apprécier. Au contraire, les personnages de troisième rang, souvent perturbateurs du bien-être de Pawnee sont détestables mais hilarants. Parfait pour ce qu’ils ont à faire (c’est-à-dire être détestés).
Au-delà de l’aspect juste comique, le personnage de Leslie est une bonne façon d’aborder la question des femmes en politique et dans l’administration en général. Le féminisme est une part importante de Leslie et de la série, une façon d’aborder le sujet avec légèreté tout en nous sensibilisant à la question.
C’est aussi l’occasion de découvrir des acteurs différents et très prometteurs. Chris Pratt est dorénavant une star mondialement connue et tout laisse à penser que le talent d’Aubrey Plaza fera d’elle une des futures actrices les plus demandées. Quant à Amy Poelher, même si elle n’avait rien à prouver au début de la série, c’est une totale injustice qu’elle n’ait décroché pour ce rôle qu’un seul Golden Globe.
Parks and recreation est différente. Elle a su se remettre en question pour passer d’une série classique qui aurait été annulée sans nous causer le moindre souci à une série drôle, originale et terriblement bien écrite.
La saison 7 (dont on n’a pas encore la date de diffusion) sera la dernière. Alors, en attendant qu’elle arrive et pour pouvoir pleurer en cœur sur le dernier épisode, découvrez vite les six saisons.
Et si vous ne regardez pas, je me plante une seringue dans le cou. Na.