Gazelle Twin

Publié le 22 septembre 2014 par Silenceandsound

Gazelle Twin

Unflesh

(Anti-Ghost Moon Ray)

Sur les terres de l’étrange qui dérange, Elizabeth Bernholz se démarque sous l’apparence de son double cauchemardesque encapuchonné, au visage dissimulé sous un bas cagoule, empruntant le trompeur doux pseudo de Gazelle Twin. Avec son deuxième opus, Unflesh, elle entend bien marquer les esprits. Après deux ans de recherche dans les sciences et la médecine, ses textes à la noirceur démoniaque, toujours aux bords de la rupture, aiment flirter avec l’indicible, la mort, l’euthanasie et la putréfaction, prêts à vous précipiter dans un gouffre sans fond. Les voix passées sous de multiples filtres et effets secouent les sens, alternant susurrations envoutantes et hurlements désespérés, sur fond de débris électroniques et déflagrations indus. Appuyés par des clips savamment réalisés qui ajoutent à la déviance de son univers, les tracks composant Unflesh forment un tout aux fluctuations anxiogènes pour dancefloors doom. Chainon manquant entre Planningtorock et Laurie Anderson, Gazelle Twin invente un langage qui est le sien, composé de modernité tranchante et de romantisme aux portes de non-sortie excitantes. Loin de ses featurings tout en sensualité, pour l’album Illuminate d’Alex Banks, Elizabeth Bernholz aka Gazelle Twin joue avec les outils qui sont à sa disposition, immisçant en nous des pulsations étranges qui font vriller la tête et pulvérisent chaque parcelle de notre corps, avec une puissance et une immédiateté accrocheuses. La moiteur froide et sensorielle sait se faire mutine et radicale, cachant ses lames aiguisées sous des rythmiques à double tranchant et des vocaux aux allures spectrales. Un des albums de l’année. MAGISTRAL.

Roland Torres

Sites : www.gazelletwin.com / soundcloud.com/gazelletwin