En ce lundi matin, j'aurais pu vous parler de la méthode pour assouplir un poulpe avant de le proposer à son client quand on a un restaurant. Mais deux freins sont vites apparus, le premier est que j'aurais frôler le hors sujet dans ce blog dédié au numérique touristique et le second, je n'étais pas sûr que vous alliez bien apprécier une photo de poulpe brut de bon matin, vraiment j'insiste, regardez :
Quel lien entre un poulpe et ma donnée touristique ?
Après une telle introduction, si vous êtes encore là, c'est que vous êtes motivé(e) par cette veille légère mais si importante sur la façon de classer et de décrire de l'offre touristique. Mon poulpe n'est pas si anodin que cela. Ceux qui ont pu me subir dans mon activité professionnelle de Donneur de Leçons Etouristiques ont découvert cette explication de texte avec la version Canard entier vs Superbe assiette de foie gras proposée à un client. Derrière tout cela, il y a une question sur la qualification de la donnée touristique et sur la manière d'y accéder facilement pour un touriste.
Que votre donnée touristique soit stockée dans des SIT (systèmes d'informations touristiques) ou dans des bases de données locales, elle demande souvent à être rangée dans des catégories, des bordereaux, des sous-catégories et je ne sais quel autre niveau de classement très vertical. Les termes exploités dans un SIT sont très utiles pour un usage professionnel de cette donnée, les collaborateurs d'offices de tourisme peuvent interroger ces bases avec leur vocabulaire pro. En résumé, ces professionnels savent travailler cette donnée sans se soucier de la compréhension que peut en demander un touriste. C'est pareil pour un restaurateur qui reçoit son poulpe brut dans sa cuisine, c'est son quotidien, il ne lui fait pas peur mais il ne le présenterait pas comme ça à son client.
C'est peut être là qu'on trouve le point de rupture entre mon restaurateur et son poulpe d'un côté et mon office de tourisme et son SIT de l'autre. Le premier va assouplir son poulpe alors que le second risque de présenter à son client une donnée brute de SIT sans l'avoir travaillée pour qu'elle corresponde aux codes de son touriste.
Un résumé pour sortir des poulpes ? Nous ne parlons pas encore assez le Touriste sur les sites Internet touristiques, institutionnels, mais aussi privés.
Quand un touriste recherche un "restaurant ombragé", un DMO lui propose d'affiner ses restaurants en fonction de "critères" classiques de SIT. Mince la case à cocher "ombragé" n'existe pas dans mon SIT ? Vous pouvez également observer la structure des rubriques Randonnées des sites de DMO. On peut arriver au piège de l'espace trop professionnel, on se dirait chez Terdav, VDM ou LaBalaguère. Or, sur une destination classique, peut être que 90% des visiteurs ne veulent pas faire de Randonnée mais juste se Balader, loin des critères d'affinage sur la difficulté ou dénivelé.
Je ne suis pas en train de me faire les SIT, je préfère le préciser :) , je souhaite juste interpeller les gestionnaires de données touristiques sur le décalage connu entre une gestion professionnelle de la donnée et un usage commercial, marketé de ces informations. Nous souhaitions donc vous présenter ici quelques bonnes pratiques liées à l'utilisation des TAGS pour proposer une nouvelle méthode d'affinage d'offres à son touriste.
Le TAG, venu du blog, il est utile dans votre SIT
Le tag permet beaucoup de souplesse car il permet d'attribuer par exemple l'information "Ombragé" à un restaurant rangé dans son bordereau SIT Restauration et à une randonnée rangée dans Activités loisirs. Il permet donc des regroupements originaux de lieux de restaurations et d'activités assez facilement si vous souhaitiez faire une page éphémère ce lundi 22 septembre pour fêter les 25°c sur votre territoire :). C'est un bon argument pour regrouper des objets touristiques derrière des termes accessibles aux touristes.
Le tag peut être tag d'affinage d'offres associé à une tête de rubrique ou à un moteur de recherche initial mais aussi tag descriptif pour résumer en 4 ou 5 mots un objet touristique. C'est une méthode efficace pour reprendre le pouvoir sur l'édito d'une offre et lui donner une valeur ajoutée commerciale.
Je ne rentre pas ici dans le management de ces tags, mais s'ils permettent de la souplesse, ils peuvent vite devenir un enfer s'ils sont mal gérés et au final vous perdrez toute la force de cet outil. Je ne vous préciserai pas non plus le travail préparatoire qui doit vous ramener à du marketing classique. Comment créer des tags pertinents si on ne connait pas sa clientèle et ses habitudes (vocabulaire, stats de fréquentation des sites, profils...)
Bonnes pratiques
Passons donc à quelques pratiques pour illustrer l'utilisation de tags, aucune n'est parfaite comme d'habitude, mais vous pourrez apprécier l'effort fait pour parler le Touriste, surtout chez Airbnb avec ses quartiers. De son côté Gogobot, site visant à devenir expert mondial de l'activité hyper locale, utilise le tag pour décrire ses résultats. ThePlaceToBe, cet ovni belge dont nous vous avons déjà parlé ici travaille aussi avec des tags pour affiner des résultats, ici, les lieux de restauration.
Toujours chez Airbnb, des tags de description permettent de donner le ton de suite pour chaque quartier
Gogobot utilise les tags pour mixer profilage de clientèle et d'offres
ThePlaceTo.be est plus conventionnel pour la dénomination de ses tags, mais il introduit une ergonomie de recherche qui nous fait oublier les traditionnels moteurs de recherches de DMO
Bon début de semaine à tous, une pensée particulière à Valérie, Cathy, Cyril et Laurence qui sont entrés dans cette logique de tags après quelques cauchemars :)