#Marans
Thierry Belhadj souhaiterait qu’on ne sur nomme plus Marans la « ville aux bouchons ».© PHOTO
PHOTO ARCHIVES DOMINIQUE JULLIANPublié le 22/09/2014 par THOMAS BROSSET[email protected]«Au moins donner de l'espoir aux habitants de Marans. » Jean-François Macaire, le président de la Région Poitou-Charentes, est allé samedi matin tâter le pouls de la capitale de la poule aux œufs roux, porte de l'Aunis et du Marais poitevin, plus grande commune de Charente-Maritime et qui ne veut plus, dixit son maire Thierry Belhadj, qu'on la surnomme la « ville aux bouchons » en raison des légendaires embouteillages dans sa rue principale.De cet entretien entre le nouveau patron de Poitiers et le nouveau boss de Marans est ressortie une proposition : l'inscription du contournement court, attendu depuis une génération, au prochain contrat de plan État-Région 2014-2020. « C'est du moins ce que je vais proposer dès la semaine prochaine à la préfète. Nous sommes en pleine période de négociations sur le volet routier. C'est le moment. Je ne dis pas que la déviation sera réalisée en 2015. D'ailleurs, nous n'avons pas à la Région le pouvoir de décision. Mais si nous y parvenons, l'échéancier sera engagé et c'est essentiel pour la population », annonce Jean-François Macaire.Si la ligne « déviation de Marans » est ajoutée dans la liste des infrastructures routières à réaliser d'ici 2020, il faudra encore convaincre le département de s'assoir autour de la table pour financer l'ouvrage. Car la route lui appartient. Ce n'est pas une nationale. Or, jusqu'alors, ce même département a mis dans la balance l'engagement de l'État dans l'autoroute A831 envisagé depuis vingt ans pour relier Rochefort à Fontenay-le-Conte et sans cesse remis aux calendes grecques. Pour Dominique Bussereau comme pour Bruno Retailleau, le président du Conseil général de la Vendée, programmer la déviation, c'est condamner l'autoroute dont la déclaration d'utilité publique sera caduque au printemps prochain.« Je vois au moins deux obstacles à ce projet autoroutier. Le premier est écologique. Il doit traverser le Marais poitevin. Inconcevable dans un parc naturel. Le second est économique. Quelle rentabilité pour un tronçon qui a déjà son équivalent un peu plus à l'Est par Niort ? », s'interroge Jean-François Macaire qui s'inscrit, sur la question, dans la droite ligne de la ministre de l'Écologie qu'il a remplacée à la tête de la Région.« Contourner Marans permettrait de soulager naturellement la rue d'Aligre et donc de désengorger la ville, mais aussi d'en faciliter l'accès. Il y a donc un enjeu économique important. C'est un pôle touristique significatif de l'arrière-Pays rochelais. »34,5 millions d'eurosDes études pour un contournement court par l'Est ont déjà été réalisées par les services du Conseil général en 2012. Elles faisaient état de deux variantes et chiffraient l'ouvrage à 34,5 millions d'euros. « Toutes taxes comprises. Or, le maître d'ouvrage peut se faire rembourser la TVA », précise Jean-François Macaire.Si le tour de table financier avait enfin lieu, la déviation viendrait s'ajouter à la liste des infrastructures déjà envisagées dans le contrat de plan et qui intéressent particulièrement la Charente-Maritime : la mise à deux fois deux voies de la RN150 de Saintes à Royan (21 M€), le lien de cette même RN150 avec la rocade de Saintes (7 M€), la mise à deux fois deux voies de la RN10 entre Reignac et Chevanceaux (30 M€) et le lien de l'A10 avec la RN11 et la déviation de Mauzé (26 M€).Il est à noter que sur le reste de la région, trois déviations sont déjà envisagées : Parthenay (10 M€), Vouillé (7 M€) et Roumazières (90 M€).