Dès le début, son "Godiva" annonce la couleur. L’hommage aux Beatles est là (Day Tripper) et entre la guitare électrique et une touche punk bien placée sonnent comme du sur-mesure pour le jeune homme (pas trente, merdus !).
Parce que, visiblement, le but de McGuinness n’est pas dans l’esbroufe mais dans la sincérité et la pureté de la composition. Il privilégie le minimalisme, les basses, les riffs et sa voix (qui lorgne vers la nonchalance du nord de l’Angleterre… j’adore !). Entre jolies ballades émouvantes ("All In All", et "She Paints Houses") et rock pur ou un brin psychédélique ("Immortals" qui résonne comme du Queens Of The Stone Age, et "Heart of Chrome"), CHROMA déroule tranquillement entre émotion et refrains accrocheurs.
Eugene McGuinness se distingue des autres en restant lui-même jusque dans l’écriture et cette façon unique qu’il a de s’approprier un univers et le faire sien. Pour s’en convaincre, jetez-vous sur "I Drink Your Milkshake" qui s’inspire de la phrase culte dedans le sublime film de Paul Thomas Anderson "There Will Be Blood".
Alors, oui, sur la longueur, CHROMA pâtit un peu d’un certain sentiment de répétition, mais pas de déjà-vu et cela pourrait être dommageable à McGuinness, si il ne sortait pas de son chapeau les trois titres que, personnellement j’adore : "Deception Of The Crush" (très 60’s, à la Orbison), "Black Stang" (retour à la new wave !) et "Amazing Grace" (qui m’a fait penser à Bloc Party).
Même en citant les possibles influences de McGuinness, même si les Beatles y sont très présents (Liverpool oblige ?), on en vient vite à la conclusion que le petit en a sous le pied (et dans le cerveau) et que le premier titre (Godiva) et dernier (Black Stang) ouvrent sur un avenir radieux.