Délivre-nous du mal

Publié le 21 septembre 2014 par Cinephileamateur

De : Scott Derrickson.
Avec : Eric Bana, Edgar Ramirez, Olivia Munn, Chris Coy, Dorian Missick, Sean Harris, Joel McHale, Mike Houston, Lulu Wilson, Olivia Horton, Scott Johnsen, Daniel Sauli...
Genre : Thriller - Épouvante - Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 59.
Date de sortie : 3 septembre 2014.
Synopsis : La violence et la noirceur, le sergent Ralph Sarchie connaît bien. Flic dans le Bronx, il est chaque jour témoin du pire de la nature humaine. Ce qu’il endure a même fini par affecter sa relation avec sa femme, Jen, et leur petite fille, Christina. Pourtant, rien ne l’avait préparé à l’affaire que lui et son partenaire Butler vont découvrir. Dépassé, Sarchie va devoir s’allier à un prêtre renégat dont la foi a souvent vacillé, qui tente de le convaincre que les horribles événements qui se multiplient sont liés à des possessions démoniaques… Ensemble, le policier et le prêtre accumulent les preuves que le Mal est à l’œuvre, et Sarchie est forcé de remettre en cause tout ce en quoi il a toujours cru pour combattre les puissances occultes qui menacent la ville et sa famille…
Bande annonce française


Avant de rentrer dans ma salle pour découvrir "Délivre-nous du mal", j'avais quelques craintes. La bande annonce m'avait pas époustouflé plus que ça, je n'en avais pas eu forcément de bons retours et je n’étais pas sûr d’adhérer. Mais bon, il semblait que pour une fois un film d'épouvante ne surfait pas sur la mode du found footage que je trouve inutile et il s'avérait aussi que la semaine de sa sortie, il n'y avait pas grand-chose d'autres non plus à se mettre sous la dent. J'ai donc voulu lui laisser sa chance.
Et j'ai bien fait. Autant le dire de suite, le scénario écrit par Paul Harris Boardman et Scott Derickson d'après l’œuvre de Ralph Sarchie et Lisa Collier Cool n'a rien de bien novateur. Le film a beau se targuer de l'habituel "Inspiré de faits réels" qui ne fait plus son effet depuis bien longtemps tant cela a été usé, ça reste un film sur un exorcisme. Depuis le chef d’œuvre de William Friedkin, on a souvent voulu l'égaler mais le genre tourne un peu en rond en se bouffant la queue.
Pourtant parfois, même sans rien apporter de bien nouveau ça fonctionne et c'est le cas ici. J'ai été pris assez vite par ce film. Peut-être aussi parce qu'au lieu de se vendre comme un film d'exorcisme, il se vend comme un thriller. On se doute de la finalité de tout ça (surtout avec une telle scène d'intro qui ne laisse planer aucun doute sur le chemin que l'on veut prendre) mais aborder ce récit comme une enquête s'avère être une bonne idée. J'ai bien aimé voir ce policier qui va devoir se convaincre de ce qu'il se passe en même temps que le spectateur. Après la mayonnaise prend ou pas mais de mon côté, c'est du tout bon. Le film réussit à surprendre car il n'est plus le film d'épouvante que l'on attends mais avant tout un très bon thriller.
Le casting est lui aussi plutôt bon. J'avais pourtant des réserves à son sujet surtout que même si je ne le déteste pas je suis loin d'être fan d'Eric Bana mais ce dernier ne s'en sort pas trop mal en Ralph Sarchie. Il est charismatique à l'écran et même si parfois je trouve que son personnage en fait beaucoup trop dans la surenchère d'émotions et dans le côté "je peux être badass", j'ai quand même apprécié cette interprétation. Son duo avec Edgar Ramirez en Mendoza, très bon, fonctionne. Lui aussi à son lot de clichés mais ça ne m'as pas vraiment choqué plus que ça. Dommage cependant que ce dernier tarde un peu trop à être mis en avant dans l'intrigue.
Derrière ce duo qui tarde un peu à se construire, le reste du casting est un peu plus en retrait. Chacun reste à sa place et livre ce que l'on attend de lui. J'ai bien aimé les acteurs qui jouent les personnes possédés. Le maquillage joue pour beaucoup mais je trouve que dans le choix des gueules, c'est du tout bon à l'image de Sean Harris en Santino. On aurait même pu les voir un peu plus cela ne m'aurait pas dérangé même si du coup, c'est aussi pour cela que l'aspect thriller est plus travaillé que l'aspect épouvante.
Scott Derickson peut de son côté me faire déplacer en salle. Peut-être pas de façon obligatoire (je ne m'en voudrais pas si je rate une sortie) mais même si parfois il n'a pas fait que du génial, j'aime la façon que ce réalisateur a de crée une ambiance, une atmosphère. Je gardais ainsi un très bon souvenir de son précédent "Sinister". Ici, il réitère l'exploit et confirme le bien que je peux penser de lui même si on ne va pas se mentir, contrairement à "Sinister", l'ambiance est moins lourde dans son nouveau long métrage. Il y a des erreurs, on joue et abuse des facilités mais c'est propre et agréable à regarder avec une atmosphère qui m'a plu.
Là aussi il n'y a rien de bien nouveau mais c'est efficace et ça m'a permis de me retrouver devant un bon divertissement qui ne m'a pas ennuyer. Dommage qu'il n'a pas su nous surprendre dans son final (c'est si prévisible qu'on nous énumère même avant que cela arrive ce qui va se passer...) car malgré tout, même si ça manque d'action, le cinéaste a su me tenir en haleine. Quant à la bande originale composée par Christopher Young, elle aussi reste bonne même si il n'y a pas de vraies musiques qui sortent du lot ou qui se dégage du genre.
Pour résumer, alors que je pensais m'ennuyer un peu, "Délivre-nous du mal" a su me surprendre. Non pas par son histoire qui reste très classique et prévisible malgré un traitement intéressant mais pour sa façon de nous plonger dans une ambiance plaisante. Ce n’est pas novateur mais le côté thriller qui prend parfois le dessus sur l'épouvante m'a plu. De plus, pour une fois qu'on ne me gave pas avec du found footage, je ne boude pas mon plaisir devant ce long métrage qui restera à mes yeux un divertissement sympathique. Peu de temps après, j'ai revu le film une seconde fois pour accompagner un ami qui voulait le découvrir et le résultat était toujours efficace voir même encore plus percutant. Du coup, c'est un long métrage que je reverrais avec beaucoup de plaisir je pense.