Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Publié le 21 septembre 2014 par Chatquilouche @chatquilouche

Suède

Si vous êtes abonnés à la chaîne de télé québécoise Addik, vous avez déjà peut-être vu la série Real Humans (titre français : 100 % Humains). Intitulée Äkta människor dans sa version originale, cette œuvre suédoise se déroule dans un présent parallèle ou légèrement futuriste, où les humains cohabitent avec des robots qui, pour la plupart, leur servent d’esclaves. Et bien que la série en soit une de science-fiction en raison de son sujet, ce que j’apprécie le plus est son réalisme. Nous sommes plongés à la fois dans une intrigue palpitante qui nous accroche dès les premières minutes et ne nous lâche plus du tout (j’ai vu deux fois d’affilée l’épisode pilote tellement je le trouve génial), alors qu’on nous fait entrer dans le quotidien des personnages, dans leur vie de famille, qu’on partage avec nous leurs désirs, leurs craintes, leurs problèmes.

La série est remplie de zones grises, rien n’est tout à fait défini, on ne sait jamais réellement qui est du côté des « bons » ou des « méchants ». Le jeu des acteurs est extrêmement juste (certains des acteurs jouant les robots sont particulièrement étonnants). En fait, je suis subjugué par le talent immense que l’on retrouve au sein de la distribution de cette œuvre télévisée. Je crois en ces personnages, ils sont réels à mes yeux.

La série traite d’enjeux qui nous touchent tous. Ce qui se trouve au cœur du récit, c’est notre relation à la technologie. Les robots dans Real Humans sont l’équivalent de nos téléphones intelligents : il en existe différents modèles (certains qui fonctionnent moins bien que d’autres), ils sont vendus avec des logiciels et applications préinstallés selon l’utilisation que l’on veut en faire (soit un domestique, soit un jouet sexuel, etc.). Ils ont besoin de se recharger constamment, et ils prennent énormément de place dans la vie des humains, dont plusieurs peinent à se retrouver dans cet univers envahi par la technologie.

Les thèmes explorés sont très intéressants et je suis demeuré, tout au long de la première saison, fasciné par l’intelligence de l’écriture, la justesse du jeu et des dialogues, et la beauté plastique de la photographie (on se croirait dans un catalogue IKEA). Je m’attaque bientôt à la deuxième saison, mais je peux d’ores et déjà vous conseiller cette série qui sort de l’ordinaire et qui fait réfléchir tout en divertissant énormément.

Écosse

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Je vous ai peut-être déjà mentionné le nom de Paolo Nutini ici (bien que je n’en trouve aucune trace dans lesarchives). Il s’agit de l’un de mes chanteurs et compositeurs préférés. La jeune trentaine, originaire d’Écosse (mais possédant du sang italien, d’où le nom), il fut le dernier artiste à avoir signé un contrat avec Ahmet Ertegün, sur l’étiquette Atlantic, avant le décès de ce dernier. Avec maintenant trois albums en poche (le dernier, Caustic Love, sorti plus tôt cette année), Nutini s’est bâti un répertoire de musique soul à l’ancienne qui demeure toujours au goût du jour. Avec une voix aussi vieille que son âme, dans laquelle on retrouve des traces d’Otis Redding, Wilson Pickett et Ray Charles, le jeune homme met ses tripes sur la table lorsqu’il chante. Je l’ai vu en spectacle le 15 septembre dernier à Toronto, et ce fut l’un des concerts les plus mémorables et les plus intenses auxquels j’ai assisté. J’ai attendu sept ans pour voir Nutini sur scène (depuis que j’ai entendu les premières notes de Last Request en 2007), et ça aura valu l’attente. Si un jour on vous invite à voir Paolo Nutini sur scène, ne manquez surtout pas cette chance !

Irlande

Je suis en train de terminer la lecture de The Barrytown Trilogy, de l’auteur Roddy Doyle. Vous connaissez The Commitments (soit le roman ou le film) ? Eh bien, il s’agit du premier livre de cette trilogie. C’est tellement bon ! On entre dans le quotidien des Rabbitte, une famille ouvrière irlandaise à la fin des années 80, et il est tout à fait impossible de ne pas succomber au charme des personnages, de leur langue, de leur attitude face aux écueils de la vie (une grossesse inattendue, une perte d’emploi, etc.). Doyle crée, avec ses dialogues, une langue unique, à mi-chemin entre l’anglais traditionnel et le dialecte qu’utilisent les Irlandais autour d’une table dans un pub, buvant chopine après chopine. Évidemment, il faut le lire en anglais ! Chaque page se dévore rapidement. C’est une des lectures que je n’oublierai jamais. Cette trilogie occupera dorénavant une place immense dans ma vie. Une vraie révélation !

Notice biographique

Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)