Drevant, théâtres et canaux en ruines

Publié le 21 septembre 2014 par Montagnessavoie
A la sortie de Saint Amand Montrond, sur la route de Montluçon, existe un endroit où les vieilles pierres ont une histoire, où les vieilles histoires ont encore du charme. Le village est fleuri et agréable, mais cache mal ses maisons secondaires aux volets clos, aux jardins en friche qui attendront patiemment le retour de leurs propriétaires d'une saison. Le canal de Berry et le Cher tout proche en font pourtant une destination de choix pour les touristes. Seulement, c'était mieux avant. Par le passé, quand le canal de Berry était encore navigable, quand les bateaux traversaient le village et qu'ils transportaient les marchandises, les gens, les potins et les nouvelles d'autres escales. Aujourd'hui, on peut faire des minis tours sur des minis bateaux, sur une mini portion du canal. Pour le reste, quand on se dirige à pied vers La Tranchasse, c'est-à-dire vers le sud, l'eau disparaît très vite sous terre. A l'époque où la taille des voies fluviales a été normalisée, le canal de Berry, trop étroit, a été délaissé, asséché par endroits et même parfois vendu en parcelles habitables. Des passionnés plaident pour sa réhabilitation, mais les choses ne semblent pas aller dans le bon sens. 


L'ancien pont Canal de la Tranchasse témoigne lui-aussi d'un passé glorieux mais révolu. Lorsqu'on y arrive, il est enfoui dans la fumée des herbes qui brûlent en contrebas. Asphyxié par les nuages gris, il est interdit de le franchir, depuis que le maire a dû prendre un arrêté pour pallier au vol des rambardes. On vole de tout, de nos jours. On dépouille même les morts.  Nous rebroussons donc chemin pour revenir à plus de gaieté à Drevant. Mais ce n'est pas l'actualité qui nous intéresse aujourd'hui. Ce sont les traces de ce fameux passé. Nous voici au Moyen-Age, face à l'ancien prieuré qui a été vendu et racheté par des particuliers. Fermé au public. Pas d'accès. 
Nous allons donc encore plus en arrière dans le temps, vers l'époque Gallo Romaine. Qui penserait que dans ce village isolé et paisible du Berry se cache un monumental théâtre, ainsi que les ruines mises à jour et encore enfouies sous la terre de thermes et d'immenses bâtiments qui reflètent l'importance de ce centre urbain aux premiers siècles de notre ère. Ce sont les travaux de construction du canal du Berry, au XIXème siècle, qui ont permis la découverte du site gallo-romain. Aujourd'hui, de ces différents âges d'or, il ne subsiste que de vieilles pierres. Le canal est désert, le théâtre ne résonne plus de la voix des comédiens On dit qu'il faut accepter la ruine pour pouvoir reconstruire et renaître.