Il n’est pas un politicien comme les autres. Nicolas Sarkozy a été président de la France. Il a fait du bon boulot mais a été sali sans répit par une campagne antisarkozyste d’une violence inouïe. Elle a commencé dès sa prise de pouvoir et a eu finalement raison de lui lorsque les Français ont élu, à l’élection suivante, le socialiste François Hollande, avec une très faible majorité. J’ai été surpris de ce résultat malgré les sondages qui le prédisaient depuis plusieurs mois. J’avais toujours cru que Sarkozy ferait une remontée dans les dernières semaines de campagne précédant le scrutin. Elle a eu lieu et elle fut spectaculaire mais a manqué de temps. Une semaine de campagne de plus et le revirement spectaculaire que j’attendais se serait probablement concrétisé. Ce soir-là, j’étais triste pour la France car j’avais bien apprécié et admiré les actions intelligentes de ce président dynamique, affirmant même, souventes fois dans mes blogues, que j’aurais aimé qu’il soit premier ministre de mon pays, le Canada.« Moi, le président Hollande » sonnait faux.
À la passation des pouvoirs, j’ai pu juger de la grandeur du nouveau président. Après leur rencontre, il a refusé d’accompagner, comme le veut la coutume, le président sortant-de-charge jusqu’à son automobile placée au bas de l’escalier principal dans la cour de l’Élysée. Sur le perron, il lui a serré faiblement la main, sans aucun signe de sympathie, et l’a quitté subitement pour rentrer au palais présidentiel, lui retournant le dos et le laissant là seul. Des millions de spectateurs à la télé, qui suivaient cette cérémonie, ont été surpris de ce manque de courtoisie. Ce n’est pas grand-chose mais ce geste mesquin me confirmait qui serait le nouveau président. En fait, j’ai constaté que Sarkozy et Hollande sont physiquement de la même hauteur mais pas de la même grandeur. Hollande s’est démontré petit, Sarkozy grand. C’était un premier signe de ce que serait l’administration Hollande. Depuis, les socialistes ont sans cesse manifesté leur peur de Sarkozy. Ils ont voulu s’assurer de demeurer au pouvoir et qu’il ne puisse revenir actif en politique. Il est devenu l’homme à abattre et la campagne antisarkozyste s’est ré-accentuée au point qu’il a été pourchassé sans cesse par des policiers d’enquêtes policières mises sur pied par des juges d’instruction. Je rappelle les plus importantes affaires. Karachi pour la création d’une société luxembourgeoise afin de financer la campagne Balladur : les juges l’ont libéré le qualifiant de témoin assisté. Tapie pour escroquerie en bande organisée : il été déterminé qu’il est hors cause. Le financementlybien de sa campagne : le document de Médiapart s’est révélé un faux. Les écoutes de la police pour l’obtention par son avocat d’informations couvertes par le secret : il a été libéré de sa garde-a-vue. Le favoritisme en rapport avec des sondagesde l’Élysée : aucune mise en examen n’a été prononcée. Bettencourt pour des sommes d’argent illicites pour sa campagne : la cour a décidé d’un non-lieu. Bygmalion par laquelle il aurait bénéficié de fausses factures pour sa campagne présidentielle : l’information judiciaire est en cours. À ce jour, chacune tourne en queue de poisson. Mais les socialistes et les médias (qui leur sont favorables) continuent de s’acharner sur lui et ressasser constamment toutes ces affaires. Au lieu d’agir intelligemment et de l’écouter pour savoir ce qu’il à dire, au lieu de lui reprocher un passé noir fabriqué de toute évidence de toutes pièces, au lieu de reconnaître que les français ont besoin d‘espoir et qu’ils recherchent la lueur d’un avenir plus prospère, au lieu de reconnaître qu’ils voient en lui la solution à ces problèmes, on lui cogne encore dessus. Sarkozy a été président, il sait plus que tous qu’il n’a pas fait que des bons coups. Il a acquis une expérience inestimable et en homme intelligent a appris. Au lieu de le juger sans preuves, de le salir et de remuer de la boue, il y a lieu que les français s’informent et que la presse cesse de déformer et analyse avant de conclure. Et aujourd’hui, malgré toutes ces affaires, il revient en politique active. Dès l’annonce de son retour, le président Hollande a ressorti ses arguments anti-Sarkozy à sa récente conférence de presse, répondant à une question sur le sujet, il a dit ne pas vouloir commenter mais a enchainé aussi vite en déblatérant contre Sarkozy avec des arguments qui ne tiennent plus. Il a encore démontré sa petitesse. Le secrétaire-général du PS, lui-même sous enquête, a ajouté hautement, sans broncher, que Sarkozy revient en politique pour cacher les fautes qu’on lui reproche. Quelle connerie ! Il faut vraiment n’avoir rien dire pour inventer continuellement de telles sottises. Si Sarkozy est coupable d’une des affaires, celui qui le sait c’est lui. Et s’il ne l’est pas, c’est encore lui qui le sait. Ferait-il tout le travail que son engagement à la tête du parti requiert pour risquer de se voir éventuellement démettre dans la honte, s’il se sait coupable?Il est surprenant de le voir revenir et de vouloir être le président de son parti pour lequel il a été le principal fondateur. Constatant le désordre de sa famille politique, il le juge dans une situation précaire et a décidé de retrousser ses manches et de le remettre sur pied, dans le meilleur intérêt des membres. C’est important, car la France démocratique a besoin de bons partis politiques, bien organisés, qui représentent toutes les tendances d’idées et d’opinions. Il est important que les membres des partis puissent participer à l’élaboration de leur programme politique et au choix de leurs dirigeants. Et pour ce faire pleinement, le parti doit être bien structuré, vivant, dynamique et en bonne santé financière. Même si cela semble bizarre qu’un ancien président de la république française veuille revenir à la base en reprenant la tête de son parti dans « une marche qui sera longue » pour lui donner une orientation nouvelle et moderne, je trouve cela rafraîchissant. Nicolas Sarkozy voudra fort probablement, par la suite, redevenir son candidat présidentiel afin de diriger à nouveau la nation. C’est une autre chose que nous pourrons juger au moment du choix du candidat. Aujourd’hui, on peut reconnaître que Sarkozy ne fait pas les choses comme les autres et qu’il exprime une ferveur, un zèle, une ardeur et un enthousiasme hors de l’ordinaire. Il a avec lui l’intérêt populaire, comme le démontrent les chiffres mirobolants sur sa page Facebook et son lien Tweeter générés par l’annonce de sa décision.
Claude Dupras