Élisabeth Lévy : la pasionaria de l’islamophobie

Par Sergeuleski

   Tout comme Zemmour et Finkielkraut, obsédés par tout ce qui de près ou de loin touche à la religion musulmane et à ses pratiquants plus ou moins fervents ici en France et ailleurs, ce que les Elisabeth Lévy de ce monde ne comprendront jamais c’est qu'avec ou sans l’Islam, c'est de nous qu'il s'agit ! Oui ! de nous... face à nous-mêmes, en notre âme et conscience, et certainement pas... d'eux car, une fois que l'on aura opposé le cynisme occidental veule et intéressé de nos élites économiques et politiques aux archaïsmes de ceux d'en face - voire même, à leur cruauté -, en fin d‘analyse, il sera quand même, et encore, et toujours question, ici en Occident, du même cynisme veule et intéressé de ceux qui servent une organisation de l’existence d‘une violence économique, sociale et culturelle sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

   Faut dire qu'à propos d’Elisabeth Lévy si d’aucuns la considèrent « journaliste » - elle anime sans complexe un webzine qui a érigé la veulerie analytique et l’islamophobieau rang de vertus élémentaires : un peu de judaïsme, une bonne dose de sionisme discipliné, bête et méchant et un positionnement à droite, voire à l'extrême droite -, d’autres, en revanche, plus lucides sans doute, la définisse comme suit : sioniste servile, porte parole de l’Etat d’Israël comme il n’est pourtant plus permis de l’être depuis des lustres, à défaut et plus près de nous, depuis 2009  - à ce sujet, on pourra se reporter à l’ouvrage de  « Etre juif après Gaza » de Esther Benbassa

   Facies tendu à la « Finkielkraut », symptôme s’il en est d’une tension intérieure aux frustrations sans nombre, tension intenable mais qu’il faut bien pourtant tenir ! Ne nous y trompons pas ! Au fil des ans, cette tension à la racine de laquelle on trouvera une allégeance communautaire pleine et entière, est devenue un véritable fardeau car cette solidarité à la fois tribale et idéologique n’offre aucune reconnaissance affective à l’échelle de la nation française, en dehors de sa communauté et de carrières dans des médias complaisants et tout acquis à la cause politico-ethnico-religieuse d’une idéologie aussi redoutable qu’impitoyable, à savoir : le sionisme.

Une communauté dont les éléments les plus médiatisés sont au bord de l’asphyxie intellectuelle et morale, là encore, n’en doutons pas un seul instant ! D’où une gestuelle qui trahit une impuissance et une impatience, et une diction laborieuse d’épuisement mentale au terme d’une désocialisation symbolique certes ! mais bien réelle : le sentiment de ne jamais pouvoir faire un avec un tout réticent et décidément têtu qui refuse de se soumettre à une idéologie étrangère à son histoire ; et plus important encore, étrangère à son véritable caractère national, unique en Europe : un engagement jamais pris en défaut pour l’égalité entre tous les citoyens.

C'est alors que cet échec a conduit tout ce petit monde craint mais... méprisé aussi, à un comportement paranoïaque et à une idée, une seule, fixe et récurrente comme une maladie chronique et sans remède : l’ennemi est partout, et surtout là où il se trouve en plus grand nombre encore, à des milliers de kilomètres d’ici.

Et ce fardeau dont il n’est pas possible de se décharger qu’au prix d’une rupture avec une identité offerte dès la naissance et qui n’a même pas le mérite d’un effort individuel fruit d’un long travail avec et sur soi-même, porte un nom : la haine. Une haine froide,pure et cristalline, une haine aiguisée, lame de rasoir, haine de l’Arabe anti-sioniste, musulman ou pas, éduqué ou pas mais pour sûr, pro-palestinien et français pour lequel le génocide juif appartient à une histoire qui ne saurait être la sienne, et ce sous aucun prétexte ; refus d’une fermeté à la fois saine et informée. Ce dont personne ne saurait se plaindre.

Blasphème inexpiable.

   Haine du Maghrébin et de l’Africain… et l’on ne manquera pas de mettre en avant la spécificité de cette double haine islamophobe : l’histoire familiale d’une Elisabeth Lévy ; et c’est là qu’elle rejoint ce qu’on peut appeler  « le syndrome de Zemmour » ; un Zemmour qui passe le plus clair de son temps à distribuer de bons et mauvais points de "francité" aux français issus du Maghreb et d’Afrique, alors que toute la généalogie de ce même Zemmour renvoie à ce même Maghreb.

Descendante d'une famille de Juifs séfarades algériens installés au Maroc, c'est sûr qu’à ce petit jeu, Elisabeth Lévy trouvera plus français qu’elle sans difficulté : effet boomerang garanti (1).

   Tartufferie républicaine…celle des repus ! Même s'il doit bien leur arriver parfois, dans un moment de lucidité toujours trop rare, de soupçonner en eux le caractère illégitime de leurs conditions matérielles et sociales ( en d’autres termes, ils savent qu’ils ne doivent rien à eux-mêmes – talent, savoir-faire, compétences -, mais tout à ceux qui les ont récompensés pour leur engagement en faveur d’intérêts communautaires bien bien supérieurs à quelque intérêt général que ce soit) : d’où l’agressivité d’une E.L. et une culpabilité de moins en moins « refoulable », les événements au quotidien venant contredire ou bien, dévoiler au grand jour, l’escroquerie d’un positionnement médiatique dans lequel on ne trouvera pas une once de sincérité et d’honnêteté, mais bien plutôt... plus, toujours plus ! En revanche, moins, toujours moins, si possible, pour ceux qui n’ont qu’à se contenter de ce qu’on leur donne : c’est-à –dire rien ou si peu !

Pour vérifier la véracité de cette injustice sociale, il suffit de se reporter aux études de l’INSEE et du CREDOC au sujet des français issus de l’immigration et de la colonisation africaine et maghrébine.

Et si le fait d’être français aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir la France du XIXe siècle, face aux questionnements de E.L. on pourra quand même nous aussi s’interroger à propos de ceci :

- -           - Est-ce "français" que de manifester son soutien, ici à Paris, à un Etat voyou tout occupé, cinq semaines durant, à passer par pertes et profits plus de deux milles hommes, femmes et enfants au terme d’une ratonnade de maintien de l’ordre colonial, le petit doigt sur la couture du pantalon entre deux « vendredi de Shabbat » ?

-      - Est-ce "français" de soutenir systématiquement un Etat qui n’a plus rien à envier à l’Afrique du Sud du temps de l’Apartheid ?

-   - Est-ce "français" que d’œuvrer à ce que cet Etat soit soutenu par toute la classe politique et médiatique jusqu’au plus haut sommet de l’Etat ?

-   - Est-ce français que d’exercer un chantage à l’antisémitisme sur tous ceux qui s’aventurent à dénoncer les points précédents ?

L   Là encore, on pourra sans difficulté trouver « plus français » !

   Pauvre Elisabeth Lévy ! Elle semble avoir toutes les raisons au monde de se faire oublier sur la question de l’identité nationale et pourtant, cette E.L. se repaît d’un débat sans objet qu’elle tente pourtant, sans répit, d’introduire partout où les médias l’invitent à gesticuler.

Et puis, c’est sûr, E.L. a vu juste dans sa dénonciation permanence d’un fait religieux : l’Islam.

   - L'injustice sociale ne touche pas en priorité les immigrés ou bien, les français issus de l'immigration mais... les Bretons.

   - Les seules vraies victimes du racisme en France ne sont pas en priorité les noirs et les arabes mais... les Auvergnats.

   - Pas de problème de tolérance vis à vis de la religion musulmane mais bien plutôt vis à vis du judaïsme et du catholicisme ; il suffit de penser aux difficultés sans nombre que rencontrent les juifs et les catholiques toutes les fois qu'ils souhaitent se réunir dans des lieux de culte décents et dignes d‘un pays moderne et tolérant.

   Madame Elisabeth Lévy, en tant que négationniste, n'a de leçons à recevoir de personne. C’est sûr !

   Syndrome de Zemmour  donc : les êtres revendicatifs la gênent au plus haut point, et plus spécialement ceux qui ouvertement se considèrent comme humiliés ;  à leur contact, un seul réflexe : nier leur souffrance  - il y a des souffrances qui ne laissent aucune place à qui que ce soit, sinon qu'un seul devoir : la partager sans conditions -, avant de se précipiter dans le camp des puissants - puissance économique et militaire : USA, Otan, Israël -, à droite de l’échiquier politique - pourquoi faire les choses à moitié  ! -, comme pour mieux se persuader de la supériorité de la raison du plus fort sur les affects qui minent les plus faibles.

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   Une seule appartenance, une seule allégeance mais bien un double discours : « faites ce que je dis mais pas ce je pense et ce que je fais !» C’est bien là la preuve difficilement réfutable de l’appartenance d’Elisabeth Lévy a ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « la domination » en tant qu’agent patentée sous le couvert d’un autre syndrome, après celui de « Zemmour », celui de Finkielkraut ; un Finkielkraut qui se cache derrière Charles Péguyet l’Académie française pour mieux dissimuler une identité une et indivisible, entièrement tournée vers une appartenance ethnique et tribale et la mémoire d'une catastrophe humaine, le tout dédié à la perpétuation d’une raison d’être au monde qui commande tout : allégeances, actes, anathèmes, postures et jugements.

   La fausse problématique musulmane soulevée par tous ces individus aura au moins eu le mérite de lever le voile sur une réalité et des acteurs médiatiques bien réels et préoccupants ceux-là, et dont il ne faut plus renoncer à dénoncer jour après jour la nocivité sociale : un poison.

1 - Règlement de compte inter-communautaire sans fin et sans issue depuis la fin de la guerre d'Algérie : juifs séfarades et colons, les uns expatriés, les autres rapatriés... eux tous pour avoir refusé l'indépendance algérienne, une Algérie aux Algériens, contre tout ce qui de près ou de loin ressemblerait aujourd’hui, ici en France, à un nationalisme algérien, ou plus largement, à un pan-arabisme, de la part de titulaires de la carte d'identité française nés en France.

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