j’apprends ce soir que notre bon premier ministre, humaniste sans faille," veut revoir le plan national d’action contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, dont "la mise en œuvre n’est pas à la hauteur des enjeux". Voilà qui est fort bien : je ne savais même pas qu’il y en avait un… Mais comme l’intention et noble et rejoint mes propres préoccupations, je le soutiens à fond. Toutefois, certaines questions me taraudent :
-va-t-il l’assortir de sanctions plus dissuasives que ce n’est le cas actuellement ?
- introduira-t-il également dans ce plan des délits de romanophobie, d’islamophobie, d’homophobie, de sexisme ? Il ne faudrait pas en effet qu’il ne s’agisse là que d’une réaction purement orientée par la place qui était la sienne en prenant cette position publique… qu’en athée et défenseur acharné de la laïcité je condamne formellement et publiquement : il s’agissait en effet de célébrer le nouvel an juif à la grande synagogue de la victoire à Paris. Et j’estime que ce n’est pas là la place d’un premier ministre républicain soucieux de laïcité. Il donne en l’espèce un bien mauvais signal et prête le flanc à la critique. Je ne suis pas insensible au fait que près de 6 000 personnes de confession juive aient manifesté leur volonté de quitter la France face à une parole antisémite de plus en plus libérée, et je suis le premier à condamner ce phénomène abject, mais enfin force est de constater, sans vouloir opposer une souffrance à une autre, que ce n’est pas la seule communauté inquiétée… L’équité et la prudence, en la matière, me semblent importantes, et le comportement d’un tel personnage d’état a forcément valeur d’exemple.
- s’appliquera-t-il alors, dans ces conditions, les sanctions prévues à lui-même ?
Je pose la question.