Magazine Culture

Aphex Twin

Publié le 20 septembre 2014 par Silenceandsound

Aphex Twin

Syro

(Warp)

Il n’est jamais aisé de parler d’un artiste culte, qui après 13 ans de silence radio, revient sur le devant de la scène avec un nouvel opus. En effet, depuis son radical Drukqs sorti en 2001, l’homme aux multiples pseudos Richard D. James, plus connu sous celui d’Aphex Twin n’avait plus rien offert de lui à se mettre entre les oreilles, en dehors de sa compilation 26 Mixes For Cash et sa série de vinyles Aanalord. Depuis, beaucoup de choses nouvelles sont apparues sur les terres des musiques électroniques et on se demande un peu comment juger Syro que tout le monde attend comme le retour du Messie. Disons le tout de suite, Aphex Twin ne révolutionne pas l’histoire de la musique, il reprend les choses là où il les avait laissées dans les années 90, soit des tracks aux rythmiques déjantées et des changements de directions au sein mêmes des morceaux, avec une habileté que seul lui semble capable de maitriser. La production exigeante offre un son taillé dans de la dentelle avec une multitude d’éléments hétéroclites surgissant de part en part pour repartir comme ils sont venus, du 8bit en passant par la rave et l’intégration d’éléments pop et de vocaux trafiqués, de basses aux contours parfois jazz rock qui ne sont pas sans rappeler son grand ami Squarepusher, voire même de clins d’oeil new wave, à l’image de CIRCLONT6A  [syrobonkus Mix] et de son synthé qui ressemble à une guitare piquée aux Cure. Aphex Twin fait du Aphex Twin, agrémenté de petits changements qui ne changent pourtant pas vraiment grand chose à l’univers qui est le sien, ce qui devrait ravir les fans de la première heure et offrir à ceux qui le le connaitraient pas encore, le loisir d’aiguiser leur curiosité. Avec Syro, l’artiste semble retourner à ses racines, celles qui ont fait de lui ce qu’il est aujourd’hui : un artiste à part dont la musique enlevée, singulière et tout de suite identifiable, propose à la poésie de côtoyer une certaine forme de schizophrénie créatrice. Un album qui pourtant pose problème, de par sa volonté ou non de ne pas être très innovant et de sonner plus comme un best-of de titres sortis des fonds de tiroirs et remasterisés, histoire d’amorcer le point de départ d’un retour aux affaires, en espérant que ses prochaines sorties sonneront un peu moins datées et ancrées dans une certaine époque.

Roland Torres

01



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Silenceandsound 6286 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines