genre: dessin animé, série, aventure
année: 1992
durée: 40 minutes
l'histoire: Tintin retrouve le docteur Müller, devenu un agent de la Skoil et un allié de Bab El Ehr. Celui-ci enlève Abdallah, le fils de l'émir, pour le forcer à chasser la compagnie Arabex du pays.
la critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Tintin au pays de l'or noir est le 15e album des Aventures de Tintin et Milou. Après Tintin au pays des Soviets et Tintin au Congo, c'est probablement le "Tintin" que j'aime le moins. A la rigueur, je lui préfère Tintin en Amérique. C'est dommage car à la base, le scénario est loin d'être inintéressant. En l'occurrence, Tintin au pays de l'or noir est un album un peu à part.
En effet, c'est probablement la bande dessinée qui s'inscrit le plus dans le contexte historique de son époque, surtout marquée par des rumeurs de guerre. Avec Le Lotus Bleu et Le Sceptre d'Ottokar, il fait partie des albums avec une vraie dimension politique.
Même si Hergé ne le précise jamais, l'action de Tintin au Pays de l'Or Noir semble se dérouler en Palestine dans un contexte de lutte entre les Juifs et les Arabes. Pour l'anecdote, cet album devait paraître juste après Le Sceptre d'Ottokar. Ce qui explique pourquoi l'on voit assez peu le capitaine Haddock et le professeur Tournesol. Clairement, leurs absences se font furieusement sentir.
En revanche, les Dupond et Dupont sont bien présents. A priori, Tintin au pays de l'or noir contient tous les ingrédients d'un classique en devenir. Hélas, le sentiment est un peu mitigé à la fin de la bande dessinée.
Bien que fidèle à l'album original, l'adaptation animée de 1992 souffre des mêmes défauts. C'est clairement un épisode mineur dans les aventures de Tintin. La faute revient à de nombreux moments assez lourdingues, mais j'y reviendrai. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Alors que des rumeurs de guerre se font persistantes, le marché est envahi par de l’essence frelatée qui fait littéralement exploser les moteurs de voiture.
Tintin embarque alors pour faire son enquête au Moyen-Orient. Au Khemed, une lutte de pouvoir oppose l’émir Mohammed Ben Kalish Ezab au cheik Bab El Ehr, chacun financé par une compagnie de pétrole différente, respectivement l’Arabex et la Skoil Petroleum.
Le docteur Müller représente la Skoil. C’est un agent secret d’une « puissance étrangère » ayant pour mission de s’emparer des puits de pétrole, et pouvant saboter les réserves existantes grâce à un produit chimique, le N 14, et ainsi paralyser les armées en cas de guerre.
Certes, encore une fois, présenté comme cela, l'épisode a l'air passionnant. Il est hélas plombé par de nombreux gags un peu douteux, en tout cas lourdingues. C'est par exemple le cas avec l'apparition d'Abdallah, l'affreux bambin de l'émir. On aurait clairement envie de le tarter celui-là ! Ce personnage très secondaire prend une trop grande importance dans cette aventure.
Que dire alors du passage où les Dupondt croient avoir avalés un cachet d'aspirine, ce qui a pour conséquence d'accroître leurs cheveux ? Franchement, tous ces passages inutiles et pas drôles sont assez nombreux et gâchent en partie cette adaptation animée.
C'était déjà le cas dans la bande dessinée. En l'état, Tintin au Pays de l'or Noir version 1992 reste un épisode de facture honnête mais très dispensable. En vérité, le dessin animé, tout comme l'album original, possède un vrai potentiel, hélas peu exploité dans cette aventure. Chronique plus courte que d'habitude, mais vous l'avez compris: je ne suis vraiment pas fan de Tintin au pays de l'or noir !
note: 10/20