© Louise Ganesco Deglin – JBMT
Lorsque la Laurence Esnol gallery nous a invités à découvrir ses deux espaces situés rue Bonaparte, nous n’avions encore jamais prêté attention à ce berceau de l’art de l’Américain H. Craig Hanna. Un tort que l’on a eu beaucoup de plaisir à corriger.
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La première chose à nous avoir marqués dans chacun de ces deux repères est certainement leur agencement particulier : les propriétaires ont pris le parti d’une scénographie soigneuse, qui met en valeur les œuvres exposées et confère un aspect raffiné et chaleureux aux lieux, bien loin du white cube aseptisé.
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Animaux empaillés et mobilier vintage peuplent ainsi les parquets anciens ou le béton ciré de la galerie, tandis qu’une myriade de cadres hétéroclites couvre les parois blanches, anthracites ou taupes. Laurence Esnol a bien compris qu’une œuvre interagit avec son environnement, et par conséquent qu’une présentation peaufinée forme un véritable écrin qui rehausse la qualité des pièces présentées.
Mother and Child par H. Craig Hanna © Louise Ganesco Deglin – JBMT
Daniel Aïdan, directeur de la galerie, nous explique l’origine de ces objets chinés qui ponctuent les différentes pièces : initialement, il avait pensé ouvrir avec sa compagne un magasin d’antiquités où l’on aurait pu déguster, ajoute-t-il avec un sourire malicieux, les tartes aux oignons cuisinées par cette dernière.
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Mais un jeune artiste américain chamboule ce premier projet : le couple de collectionneurs rencontre en 2008 H. Craig Hanna, qui expose à Paris pour la première fois. Une véritable complicité s’instaure alors entre lui et celle qui va devenir son mécène, son galeriste et presque son mentor : Laurence Esnol ouvre la même année une galerie présentant le travail du peintre en exclusivité mondiale.
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Digne héritier d’E. Schiele, Craig Hanna reprend de l’émule de Klimt sa technique du dessin, notamment dans le traitement exagéré des articulations et l’application par touches de teintes vives, presque sanglantes. Le corps humain demeure son sujet favori, objet d’étude singulier qu’il peut tout aussi bien sanctifier (Vladimir Reclining ou Grace) que travestir (Clovis en Pierrot).
Laurence with Blue Glove par H. Craig Hanna © Louise Ganesco Deglin – JBMT
Comme chez les Fauves, les ombres se font vert bouteille, bleu pétrole ou orange sanguine ; de manière générale, les références à l’histoire de l’art sont nombreuses dans le travail de l’artiste (Le Faune, référence au Faune Barberini), qui préfère parfois laisser au spectateur le loisir de retrouver ses sources visuelles (la pose de la mère dans Mother and Child rappelant par exemple le Déjeuner sur l’herbe). H. Craig Hanna aime également à peindre des paysages, vues champêtres ou maritimes désertées de toute trace humaine, prenant la forme d’huiles sur bois au traitement proche de celui des Impressionnistes.
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Cependant, face à cet héritage très lourd, l’artiste cherche à s’ancrer clairement dans le monde d’aujourd’hui : il s’éloigne pour cela des techniques traditionnelles afin de développer progressivement un travail sur plexiglas, permettant de jouer habilement sur les transparences et les reflets. « Je voulais que mon travail ait l’air plus contemporain » explique-t-il.
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En ayant recours également à des accessoires ou à des situations typiquement actuelles, il remodèle ses influences initiales pour les adapter à un nouvel environnement, le nôtre. Et c’est un pari réussi, car le visiteur comprend qu’il a su retenir du passé seulement l’essentiel pour se focaliser sur le présent.. Non sans une certaine ironie.
Vladimir Reclining par H. Craig Hanna © Louise Ganesco Deglin – JBMT
Retrouvez la Laurence Esnol gallery sur Twitter (@esnolgallery) et Facebook (www.facebook.com/laurence.galerie).
Ici, H. Craig Hanna explicite sa technique en vidéo.
Plus d’informations : www.laurenceesnolgallery.com
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