Comment trouver une nounou à Londres… ou Eva in London à la recherche de SuperNanny

Par Evainlondon

Ce qui est bien, lorsqu’on cherche une nounou à Londres, c’est que la ville est on ne peut plus cosmopolite. Ou, pour dire les choses de manière moins politiquement correcte, les Anglais s’y trouvent en nette minorité, du moins dans certains quartiers.

Et chacun semble avoir un avis bien tranché sur nos futures candidates issues de la diversité de l’immigration.

Prince, hongrois : « Ne t’avise pas de choisir une Hongroise. Elles sont mollasses » (je savais qu’il ne nourrissait pas une affection particulière pour son pays, mais quand même)

Ma mère, polonaise : «  Prends donc une Polonaise ! Elles sont dynamiques et fiables. Et sympathiques. Et compétentes. Et fiables, je l’ai dit fiables ?Etc. »

Ma copine Charlotte, française, et qui en est à sa quatrième nounou (dont aucune française) : « Surtout pas de Française ! Elles ne font que râler, et en plus elles vont critiquer la manière dont tu élèves tes enfants »

Anonyme, sur mon site de référence : « Les Philippines travaillent pour une bouchée de pain afin de nourrir leurs enfants restés au pays dur et bien, en avez-vous une à me recommander (la mienne est tombée d’épuisement à l’issue d’une énième journée de 18 heures) ? »

Ma copine Delphine, aussi à cheval que moi sur l’apprentissage du français en milieu hostile anglophone : « Pas une Anglaise ! Elle va lui parler anglais ! »

Je suis sûre que la perle rare se trouve quelque part sur cette photo

Certes.

Moi, je me contenterais aisément de quelqu’un qui s’occupe bien de MiniPrincesse. Bon, d’accord, idéalement, une délicieuse jeune femme qui parle l’une des trois langues avec lesquelles notre fille va grandir (pour rappel : français, hongrois et anglais). Mais une personne gentille, qui ne vole pas, et lève les yeux de son téléphone de temps en temps lorsqu’elle emmènera MiniPrincesse au parc pour éviter qu’elle ne se fracasse un bras par ci, une jambe par là, ça serait déjà formidable. Lorsqu’on a trois semaines pour trouver un mode de garde, on ne va pas chercher midi à quatorze heures.

Je place donc une annonce sur mon site fétiche, et épluche les réponses sous lesquelles je croule. Ou pas : la pêche est maigre. Basse saison pour les nounous.

Pour filer la métaphore gastronomique, je ne fais pas la fine bouche, et reçois séance tenante les quelques candidates qui ont eu la bonté de me contacter.

Candidate n°1 (hongroise) :

- Vous avez de l’expérience avec les bébés ?
– Euh, pas vraiment… mais c’est pareil que lorsqu’ils sont plus grands, non ?

Ben, non.

Candidate n°2 (hongroise), qui se présente avec un CV identique en tous points à celui de Candidate n°1 :

- Votre CV ressemble beaucoup à celui de [Candidate n°1]. Vous vous connaissez ?
– Euh, un peu…

Allez, je lui reconnais la présence d’esprit d’avoir réussi à correctement écrire son nom et son adresse en haut à gauche.

Candidate n°3 (anglaise jusqu’au bout des ongles), au bout de quatre minutes d’entretien :

- Alors, je vous préviens : je ne m’occupe QUE de ce qui concerne les enfants. Je range LEUR chambre, lave LEURS vêtements et nettoie uniquement derrière eux dans la cuisine.

Candidate n°4 (italienne – on prend ce qu’il y a), au bout de 35 minutes d’entretien sans un regard pour l’adorable, que dis-je, l’irrésistible bébé qui gazouille à côté d’elle.
– Bon, ben au revoir alors…
Prince, interloqué :
– Euh… vous ne souhaitez pas faire la connaissance du bébé ?
Moue perplexe de Candidate n°4.
– Non, ça va, une prochaine fois peut-être.

Ou pas.

Candidate n°5 n’est ni française, ni hongroise, ni anglaise. En revanche, elle est gentille, ne vole pas, et couvre MiniPrincesse de câlins – j’apprendrai rapidement qu’elle a la main un peu lourde sur le parfum, rapport à l’odeur tenace dont seront bientôt imprégnés tous les pyjamas de ma fille. Mais peu importe. Nous tenons notre SuperNanny.