Les 6,3 millions de Sierra-Léonais sont confinés à leur domicile.
Dans le même temps, quelque 30 000 agents vont arpenter le pays dans une opération de porte-à-porte inédite, destinée à trouver dans 1,5 millions de foyers les personnes malades et non signalées ou qui n'auraient pu se manifester. Avec à la clé pour ces dernières un accompagnement vers un hôpital. Les 7 000 équipes ainsi dispersées remettront aux habitants rencontrés un savon et une documentation sur Ebola.
Pour Médecins Sans Frontières (MSF), cette opération est loin d'être suffisante, ne serait-ce que parce que le confinement forcé d'une population aussi importante ne peut être vérifiable. L'ONG souligne également que les hôpitaux du pays ne seront pas en capacité de recevoir l'ensemble des personnes infectées ou supposées l'être. Car les symptômes d'Ebola peuvent pour certains être appliqués à d'autres maladies plus bénignes, comme une température élevée. Le risque existe ainsi de mettre en un même lieu des personnes malades du virus Ebola avec d'autres atteints d'une autre infection. Et ainsi de propager involontairement ces maladies dont Ebola.
Une autre crainte tient dans le fait que 30 000 personnes vont ainsi aller de foyer en foyer, au risque elles-mêmes de devenir des agents contaminateurs.
Par ailleurs, le Gouvernement va avoir bien du mal à expliquer à 6,3 millions de personnes un confinement forcé, le pays faisant plus de 71 000 kilomètres-carrés. Et la présence de la police et de l'armée en de multiples endroits du pays risque de soulever des craintes et interrogations d'un peuple parfois mal informé sur Ebola et qui a vécu la guerre civile de 1991 à 2002.