Alex Salmond, premier ministre écossais, Carwyn Jones, premier ministre gallois, David Cameron, premier ministre britannique
A peine les résultats du référendum écossais connu ( non à 55%), les responsables politiques de tout bord sont intervenus publiquement pour prendre acte de la décision des électeurs écossais mais aussi pour indiquer que le Royaume-Uni et ses quatre nations constitutives entraient dans une nouvelle ère.
Autant on entend régulièrement ce genre d'annonce à Paris au lendemain de chaque élection sans que rien ne change par la suite, autant il est évident pour tous les observateurs que ce référendum ouvre la voie à de profonds changements dans l'organisation du Royaume-Uni.
D'une part, comme promis par les 3 partis unionistes, le processus est lancé pour la dévolution de nouveaux pouvoirs au Parlement écossais ( propositions pour le jour de la St Andrew le 30 novembre, suivi d'un projet prêt pour la fête de Robert Burns le 25 janvier prochain, puis discussion au Parlement de Westminster ); mais aussi d'autre part, la remise à plat du statut du Pays de Galles, de l'Irlande du Nord et sans doute de l'Angleterre ou de certaines de ses régions et grandes villes.
Comme l'indiquait ce matin un député travailliste, il ne s'agit pas là de discuter de décentralisation mais du renforcement du processus de dévolution en donnant plus de pouvoir politique aux différentes nations du Royaume-Uni et à certaines collectivités anglaises.
Dès ce matin, le premier ministre gallois Carwyn Jones est monté au créneau lors d'une conférence de presse pour indiquer que le Pays de Galles en tant que nation devait participer à la rénovation du système politique britannique et qu'il entendait ouvrir les discussions avec les gouvernements nord-irlandais et écossais pour aboutir à de nouvelles répartitions du pouvoir politique à travers le Royaume-Uni. David Cameron lui-même l'a indiqué ce matin : ce référendum ouvre la porte à une réorganisation du royaume, y compris en Angleterre.
L'avenir nous dira jusqu'à quel point les différentes nations du Royaume-Uni verront leur pouvoir politique conforté mais on peut déjà prédire une évolution importante de la structure même du royaume et tout ceci grâce au référendum écossais qui en donnant des sueurs froides à l'establishment politique de Westminster les aura obligés à se remettre fortement en cause.
Pour conclure, est-ce réellement la peine de faire une comparaison avec la situation en France , cet état où quelques-uns se permettent de redessiner les régions sans rien demander aux populations concernées ? où l'on tient pour négligeable les demandes exprimées de façon importante et continue pour la réunification de la Bretagne ? où l'on considère comme une hérésie de partager le pouvoir politique hors de Paris ?
Alors du Royaume-Uni ou de la France, quel est le système le plus moderne, le plus actuel , le plus à l'écoute de ses habitants ? La réponse semble évidente, non ?