Un film de Oliver Hirschbiegel (2013 - UK, France, Belgique) avec Naomi Watts, Naveen Andrews
Mièvre et inutile.
L'histoire : Lady Diana est séparée du prince Charles et s'apprête à livrer une interview choc à la télé, qui précipitera leur divorce. Toujours pourchassée par les photographes, elle tombe amoureuse folle d'un chirurgien pakistanais, qu'elle croise à l'hôpital alors qu'elle allait voir un ami. Une liaison débute mais Hasnat a bien du mal à accepter tout le folklore journalistique et princier qui accompagne la jeune femme où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse...
Mon avis : Je comprenais mal l'intérêt de cette histoire - le personnage de Diana est intéressant certes, mais une de ses histoires de coeur en particulier, c'est très réducteur - cependant Hirschbiegel nous avait offert un passionnant La chute, ce qui me rendait curieuse, bien évidemment.
D'abord, j'ai été très déçue par Naomi Watts, qui est trop vieille pour le rôle... Diana avait à peine 36 ans au moment des faits. Naomi en a dix de plus sur le tournage et ça se voit ! Cela n'enlève rien à son charme et à son talent habituels, mais ici, elle ne colle pas du tout au personnage, n'arrive pas à reproduire le célèbre regard "par en dessous" de Diana et n'a pas sa prestance (Diana était très grande, 1,78 m, mince et naturellement gracieuse ; Naomi est un petit bout de 1,64 m et ça aussi ça se voit : la jambe est moins longue, la démarche moins altière). Grosse erreur de casting. Désolée, Naomi, je t'adore, mais là, non. Ne vous fiez pas à l'affiche, photoshopée.
En fait, elle me faisait davantage penser à Camilla qu'à Diana... N'y voyez là aucune offense, j'aime beaucoup Camilla. C'est juste pour vous situer. Comme on ne croit pas au personnage, ça décrédibilise tout le reste...
D'ailleurs cette histoire est inintéressante au possible. Un homme et une femme tombent amoureux, mais elle est une star, pourchassée par les photographes. Scénario qu'on retrouve dans plein de films... la princesse et le berger... à commencer par Coup de foudre à Notting Hill. Julia et Hugh sont beaucoup plus charmants... Diana ressemble plutôt à une version cinéma d'un Barbara Cartland...
Biopic partiel ? On ne sait même pas ! Diana n'a pas écrit d'autobiographie, Hasnat désavoue le film, disant que ça ne s'est pas du tout passé comme ça... personne ne sait ce qu'il en est réellement. Témoignages d'amis, ou de soi-disant amis, et basta.
Un biopic sérieux et bien documenté sur toute la vie de Diana serait beaucoup plus intéressant. Ca se fera sûrement un jour. C'était une femme tourmentée, blessée, complexe, fragile, propulsée dans un tourbillon qui allait trop vite pour elle... ça pourrait faire quelque chose d'émouvant et de tragique, comme les destinées d'étoiles filantes telles que Marilyn ou James Dean.
Mais ça, je dis NON.
Les critiques ne sont pas spécialement amères. Ils trouvent même Naomi époustouflante. Ah bon ???
Certains pourtant ont réagi comme moi : "Quand on pense à toutes les parts d’ombre de ce beau personnage de cinéma qu’aurait pu être "Diana", on est consterné par le portrait sans relief qu’on nous en livre." (Critikat) ; "scénario, qui tient davantage de la romance de gare que d'une enquête pointue sur la personnalité de Diana." (Télé 7 Jours) ; "le film d'Oliver Hirschbiegel déroule une "love story" bouffonne qui rabaisse le film au niveau d’un vulgaire soap opera. Quel gâchis." (Le Figaroscope). De même, le public est beaucoup plus assassin.
Evitez, surtout si vous vous contrefichez des histoires de princesses...