S’il est bien un produit dont a beaucoup trop parlé avant qu’il ne montre le bout de son nez sur le marché français, c’est bien le Hifiman HM-901. Véritable cas d’école, puisque les premières rumeurs à son sujet datent de début 2012, on peut y voir là une stratégie volontaire « d’occupation » de l’espace de communication par la marque : « On sait que le HM-801 a encore beaucoup de défauts, soyez patients on bosse sur la relève ».
Quoi qu’il en soit, les plus malades d’entre nous auront patienté. Bien trop longtemps à leur goût certes, mais patienté quand même. Nous sommes donc heureux de vous proposer enfin le test du nouveau « mastodonte » des DAP, le HM-901.
1. Hifiman, histoire d’une réussite fulgurante
Resituons brièvement une marque dont la croissance rapide à probablement été dure à absorber pour son CEO, l’éminent « Dr. Fang Bian ». Créée en 2007, Hifiman a démarré avec une activité centrée autour de l’idée que le marché audiophile avait la place d’accueillir une clientèle nomade prête à tout les compromis pour conserver l’excellence de ses écoutes.
Les DAP HM-601 et 602 ont ainsi été les pierres angulaires de la popularité naissante de la marque. Des produits à la qualité audio indéniable, mais grevés par de sacrés inconvénients : « bruit blanc » de fond, caprices lors de la lecture de certaines cartes mémoire, autonomie très limitée, et form factor « peu » sexy (aussi sexy qu’une brique, pour être parfaitement objectif).
Quelques temps plus tard, avec le HM-801, Hifiman déployait son flagship avec ce qui fut probablement le meilleur DAP de son temps en terme de qualité de restitution. Dynamisme et musicalité lui conférairnt une écoute toujours plaisante, épaulée par une scène sonore relativement large et naturelle. Une véritable réussite. Côté ergonomie en revanche, l’objet pouvait faire office de parpaing de substitution, et souffrait aussi d’une autonomie trop juste.
Qu’importe, Hifiman se lançait ensuite à l’assaut du marché des casques fullsize orthodynamiques, avec toute la série des « HE » (400, 300, 500, 4 et 6), dont les prix assez agressifs assuraient à la marque une demande importante. Quant aux performances, encensées par certains et décriées par d’autres, disons simplement que la marque continuait d’affiner sa signature « chaleureuse », avec excès parfois.
La puissance qu’exigeait toutefois ces casques, de par leur technologie, légitimait le constructeur pour lancer sa propre gamme d’amplificateurs dédiés. Il serait plus juste de parler de centrales nucléaires, puis-qu’avec pas moins de 2W de puissance pour l’EF-5, ou 5 W pour l’EF-6 (@50Ohms) les amplis de Fang affichent des caractéristiques assez étonnantes, sinon inattendues.
Plus récemment, dans la grande ruée des marques vers les intras auriculaires, les gammes « RE » virent le jour, avec les récents RE-400 et RE-600, des produits dont nous n’avons pas gardé un souvenir impérissable à la rédaction.
Si Hifiman accordait jusque là plus d’importance à la qualité sonore qu’au design, la marque prenait conscience de l’importance du form factor dans ses produits, en témoigne la récente ligne « expresse » de ses premiers succès sur les DAP HM-601 et 602, revisités, et dont l’épaisseur fut réduite. Excellente transition vers notre HM-901 qui lui aussi propose une UI relookée à la sauce maison, et un effort de design qui traduit fermement la volonté de marque de « professionnaliser » le look de ses produits pour les rendre plus attractifs sur des marchés audiophiles plus mâtures que la Chine.
En 7 ans, convenons en tous cas que le travail réalisé par « Fang » tient de la prouesse. Souhaitons lui de continuer sa réussite et de continuer à rendre ses produits performants, tant sur la qualité sonore que sur leur qualité de fabrication.
2. HM-901, qualité de fabrication
Une de mes craintes, en attendant que le HM-901 veuille bien nous faire l’honneur de sa sortie, fut de voir arriver un produit au design rétrograde, vraiment trop arriéré par rapport à la percée de nouveaux DAP audiophiles, comme les iRiver AK120 ou iBasso DX100 notamment.
A la vue des premiers clichés du HM-901, ma crainte n’était que partiellement dissipée. A la réception du produit, je fus définitivement partagé.
Certes il y a du progrès par rapport à la génération précédente, notamment en terme de dimensions, puisqu’avec 72mm x 117mm x 29mm, le HM-901 est un brin plus fréquentable que l’éléphantesque HM-801 et ses mensurations de sumo (78mm x 114 mm * 25.5 mm).
Côté poids, ce sont 20 grammes de gagnés (250 contre 270 grammes pour le HM-801), ce qui rend le Hifiman HM-901… toujours trop lourd pour votre poche ! Prévoyez assurément une petite besace de transport ou une sacoche.
Côté qualité des matériaux et assemblage, il est impossible là aussi de ne pas remarquer le professionnalisme croissant dont font preuve les équipes de conception et l’assembleur. Les jointures approximatives du HM-801 ont disparu, les prises n’ont plus l’air aussi fragilement insérées dans la structure, et un plastique dur mat remplace un revêtement métallisée qui m’avait toujours laissé assez froid.
Mais… (oui je suis ce genre de testeur jamais satisfait), les boutons ! A presque 1000€, qui va se trouver « contenté » de fantastiques boutons en plastiques sans le moindre travail de design ni impression pérenne de solidité ? Nous aurions pu imaginer de jolies choses à l’instar du sélecteur central de la molette, usiné de manière concentrique et qui se laisse agréablement toucher. Quant à cette molette justement, je fais partie des gens qui la trouvent peu pratique à utiliser et qui boudent son aspect « cheap » plastique.
Bref, passons, et notons là qu’il y’aura une belle marge d’amélioration sur ces aspects pour le successeur.
Petite surprise et originalité avec le réglage de volume qui se fait au travers d’un potentiomètre rotatif « tuné » par la maison. Disposant de 20 crans environs , il sera suffisant pour pouvoir gérer finement le volume sonore de vos casques gourmands, mais un peu limité pour affiner le volume d’IEM beaucoup plus sensibles. En ce qui me concerne, je me suis fréquemment retrouvé « un peu au dessus » ou « un peu en deçà » de mon volume d’écoute optimal.
Enfin, comment ne pas évoquer une bonne avancée dans la compréhension marketing du marché des audiophiles ! Il n’existe pas de DAP parfaits, car il y a autant de cas d’utilisations que de clients. Dès lors, le parti pris de proposer des modules d’amplifications interchangeables est une manière habile de répondre à cet état de fait. Que vous soyez adeptes de casques fullsize ou d’intras, il existe une carte amplificatrice pour vous ! Notons que Hifiman propose également une carte « symétrique » pour les veinards qui souhaiteraient profiter de leur casques recâblés en symétriques
3. Hifiman HM-901, interface et fonctionnalités
L’interface du HM-901 a été entièrement revisitée par rapport aux HM-601, 602 et 801. Graphiquement je ne suis pas spécialement convaincu des menus de navigations, mais la « page » la plus importante de « Now Playing » contient toutes les informations nécessaires : visuel de l’album, caractéristiques d’encodage du fichier, chemin du fichier, barre de défilement, mode de lecture, niveau de batterie etc.
Un des gros « plus » de l’UI est de permettre la navigation par tag ou par dossier. Très pratique pour ceux qui, comme moi, ne prennent pas toujours le temps de taguer proprement toute leur flacothèque. Cette fonctionnalité est d’autant plus intéressante que le Hifiman HM-901 est un des premiers lecteurs capables d’ingérer du SDXC, soit en théorie une limite de 4 Go de données. Pas d’enthousiasme excessif toutefois, les cartes 256 Go commencent tout juste à poindre, mais à des prix encore inabordables (plus de 500€).
Côté fonctionnalités, le Hifiman HM-901 offre la possibilité de « switcher » entre deux types de rendus sonores : un rendu « HD » et un rendu « Vintage ». Ces rendus diffèrent essentiellement par un côté plus chaleureux offert par le mode « Vintage », coupant les aigus plus tôt et permettant à l’auditeur de se fixer sur les magnifiques médiums du HM-901. Ce switch vous permettra essentiellement de gérer l’ appairage avec des écouteurs plus ou moins étincelants dans le haut de spectre, et que vous pourriez vouloir « calmer » (qui a dit Grado ?). J’emprunterai à « ClieOS » de Head-fi le graphique suivant qui vous donnera une idée graphique de la chose :
Vous trouverez également un interrupteur « low » et « high » gain pour l’amplification. Inutile de préciser, vu la puissance de sortie du HM-901, que vous n’utiliserez probablement que le mode « low gain » avec des IEM.
Côté format des fichiers, le Hifiman HM-901 pourra lire vos WAV, MP3, FLAC, APE, et Apple Lossless. Les deux puces Sabre ES9018 montent quant à elles jusqu’à une résolution de 32 bit 384 kHz sans sourciller. Cela devrait être plus que suffisant pour vos différents fichiers HD ! Notons au passage que le format SDXC permet enfin d’avoir suffisamment de place pour profiter pleinement de fichiers musicaux HD (~1 Go l’album).
Enfin en termes de puissance, le HM-901 n’aura aucun problème à driver vos casques fullsize les plus exigeants, tout comme son père en son temps, le vénérable HM-801. Veiller simplement dans ce cas à le commander avec le bon module d’amplification dédié aux casques.
4. Hifiman HM-901 : les performances audio
Mais assez de bavardages. Vous n’êtes assurément pas venus pour m’entendre discuter pendant 3 chapitres de sujets triviaux. Les audiophiles intéressés par le Hifiman HM-901 sont en effet prêt à tout sacrifier sur l’autel du son. Peu importe qu’il pèse 1 tonne ou 2, et que l’autonomie soit de 30 minutes, le flagship de la marque chinoise ne se veut pas moins que l’expérience audio ultime en DAP. Le contrat -est-il rempli ?
NB : Les tests ont été réalisés avec des Earsonics EM6, EM2, RE600 « symétrique » et un Grado SR325i, des fichiers FLAC sur une carte SDHC de 64 go avec adaptateur SD. Côté carte amplificatrice nous avons utilisé la carte « Symétrique » pour tester le RE600 en mode symétrique, et la même carte en mode « asymétrique » pour les autres casques.
4.1. Signature
Basses et bas médiums
Hifiman propose des DAP traditionnellement chaleureux. Comprendre par là qu’un soin tout particulier est apporté au bas de spectre. Pour autant, cette relative « chaleur » des basses et bas médium est parfaitement maîtrisée, et ne vous offrira en aucun cas une soupe de basshead.
En vérité, Hifiman a compris un principe structurant dans la présentation de la signature, et il s’agit là de l’importance cruciale des bas médiums comme vecteur de la justesse des timbres. Nombre de concurrents ont opté pour une simplification des bas médiums ou dans le meilleur des cas, une mise en retrait de leur niveau, pour apporter une fausse « clarté » dans le message. Il en résulte une impression trompeuse de détail dans les médiums qui se retrouvent mis en exergue vis à vis de bas médiums estompés.
Pour autant, les musiciens ne s’y tromperont pas, la justesse des timbres déployés par le Hifiman HM-901 est d’un très haut niveau, précisément parce que les bas médiums sont là, et assurent l’ancrage des timbres de nombres d’instruments qui dégagent nativement une forte puissance dans ces fréquences : piano, grosse caisse, cordes et vents par exemple.
Quant aux basses, on remarquera d’entrée de jeu leur superbe extension, la pression acoustique qu’elles sont capables de restituer sur les musiques « chargées », et leur très légère rondeur qui vient toujours apporter une touche de douceur dans les attaques.
Médiums et haut médiums
Juste, le HM-901 ne l’est pas moins dans les médiums et haut médiums. Vous y trouverez vos meilleurs pièces vocales retranscrites avec maestria, et un naturel désinvolte. Plus que de naturel, je devrais parler de « facilité » et d’élégance, car c’est les mots qui sautent à l’esprit lors des premières écoutes. En jazz vocal féminin, ou sur des chanteurs d’exception comme Peter Gabriel ou Sting, le résultat est forcément ébouriffant, et d’une sensualité exacerbée.
On retrouvera également dans le médium le corps de son de nombres d’instruments traditionnels, tels que guitare, violoncelle, caisse claire, et un nombre incalculable d’autres protagonistes. Par rapport à bon nombre d’autres DAP, le Hifiman HM-901 est un bon cran au dessus en terme de réalisme de la restitution.
S’il fallait quantifier les niveaux, basses, bas médiums et médiums sont sur une même ligne droite. Les hauts médiums commencent très légèrement à être moins appuyés, et amènent une transition en douceur vers un haut de spectre plus discret que d’autres DAP, mais traité avec une belle finesse.
Aigus
Le dernier né de Hifiman ne déroge pas à la signature maison. Les aigus sont là, mais légèrement en retrait. Pour qui s’attarderait pourtant à fixer son attention sur la prestation proposée dans ce domaine, que de richesses encore à découvrir! L’impression de naturel se retrouve encore, avec des harmoniques qui filent sans plafond, et contribuent à ouvrir la scène sonore et à recréer un headroom de qualité.
En ce qui concerne la justesse des timbres, rien n’est en demi-teinte. Mention spéciale à ma petite névrose des « cymbales » : je n’ai que peu de choses à reprocher dans les 8 kHz à la performance du HM-901 : le réalisme des harmoniques des « crash » et autres « charleys » est pour une fois convaincant. En tous cas, dans des niveaux de performances qui ne paraissent pas ridicules par rapport à une installation sédentaire performante.
Alors certes, oui au final, le HM-901 se classe dans les signatures « chaudes ». Mais ne vous laissez pas tromper par une appellation qui peut sembler péjorative, là ou il faudra concéder que le rendu global est tout simplement superbe.
4.2. Qualités techniques
Scène sonore
La reproduction exacte de la scène sonore est un exercice bien difficile pour les DAP, surtout lorsque l’appairage avec des intra-auriculaires devient courant. Ceux-ci souffrent encore en effet très fréquemment d’écoutes « de tête » qui peut conduire à une fatigue auditive rapide. Dans ce domaine, le Hifiman HM-901 fait partie des appareils à l’aise avec l’étagement des plans, c’est à dire la capacité à bien positionner les différents instruments en termes d’éloignement et de positionnement à la prise de son.
La largeur des « espaces sonores » recréée est quant à elle de bonne facture, ni particulièrement vaste ni scandaleusement étriquée. « Juste » et « fidèle à l’enregistrement » sont des attributs appropriés pour décrire ici le HM-901. Toutefois, si vous êtes habitué à écouter avec un Sennheiser HD-800, ou un Grado GS1000, deux casques qui ont la fâcheuse habitude de faire sonner de la musique de chambre comme si elle avait été enregistrée au Parc des Princes, il est certain que vous serez déçus.
Contraste et dynamique
S’il est une caractéristique qui finit par prendre une importance majeure dans mes goûts d’écoutes, c’est bien la dynamique. Je finis même par préférer une écoute dynamique et contrastée mais légèrement brouillonne, à une écoute parfaitement analytique et plate.
Le HM-901 est un excellent produit dans ce domaine. Il trace de beaux paysages vallonnés, et enchaîne sans broncher les Pianissimo extrêmes, aux Piano Forte grandiloquents. Cela le positionne d’ailleurs comme un redoutable performer pour votre discothèque classique.
Les genres modernes nécessitant énergie et enthousiasme sont également bien adaptés au Hifiman HM-901. Il m’aura notamment livré de belles parties de « headbanging » sur mes œuvres favorites de metal progressif.
Rapidité
Sans rapidité des transitions, le contraste n’est rien. Et tout comme Pirelli, Hifiman a bien compris que la maîtrise et l’autorité est absolument nécessaire à une écoute empreinte de vie et de dynamisme. Autoritaire dans les basses, et appliqué dans les médiums, le HM-901 n’est pas aussi rapide que d’autres chirurgiens du genre (iRiver AK120 par exemple), mais il est certainement le baladeur qui allie le plus de « corpulence des timbres » au meilleur respect des césures. Un équilibre particulièrement difficile à réaliser.
Niveau de détail / résolution
Les deux puces « Sabre » montrent clairement de l’étendue de leur talent. Les textures proposées sont toujours finement ciselées, mais avec en plus un effet « anti aliasing » de l’amplification maison, qui vient gommer le caractère parfois trop analytique de ce puces. Il en résulte un beau compromis entre capacité à restituer la matière des fichiers lus, et capacité à produire un message toujours musical et agréable à l’écoute.
Les médiums sont particulièrement soignés, et les pointilleux pourront objecter que la légère rondeur de l’attaque dans les basses tend à parfois simplifier certaines parties du message dans les basses fréquences. Ne nous trompons pas, nous sommes déjà à un niveau d’excellence que beaucoup de DAP envieraient.
4.3. Affinités avec les types de musique
Le HM-901 c’est pour…
- Le classique
- Le jazz (vocal ou instrumental)
- Le rock
- La MAO et toutes sortes d’electro pas trop extrêmes
- Le Rap et la R’n’B
Dans ces styles, la capacité du Hifiman HM-901 à recréer des timbres magnifiques vous séduira à coup sûr.
LE HM-901 c’est un petit peu moins bien pour…
- Le metal (en tempo rapide)
- La transe (en tempo rapide)
Pour ces musiques là, j’aurais tendance à privilégier d’autres DAP « plus rapides » et avec des timbres moins corpulents, pour privilégier la lisibilité et l’extrême découpage des rythmiques.
5. Hifiman HM-901 et autres DAP
Vous êtes avides de comparaisons, nous le savons (de Marseille ou de Paris d’ailleurs…hum). Alors, est-ce que le HM-901 est véritablement mieux que votre Sansa Clip Rockboxé ?
HM-901 vs iRiver AK100 et AK120
Le Hifiman constitue pratiquement l’antithèse des iRivers. Relativement insipide en terme de design, obèse de par ses dimensions et son poids, il ne peut rivaliser sur l’aspect « nomade » avec les deux Astell & Kern. Il les domine en revanche assez largement sur les capacités audio pures, en proposant un message beaucoup plus vivant, des textures plus pleines (particulièrement par rapport au iRiver AK100), et un meilleur contraste.
Les iRiver conservent pour eux leur rapidité (qu’ils obtiennent certes au prix de la musicalité globale) qui pourra les rendre intéressants sur des styles qui plaisent moins au HM-901.
Entre ces 2 écoles, il vous faudra donc choisir entre le form factor et l’ergonomie des iRiver, et les performances brutales du HM-901.
Hifiman HM-901 vs Studio V & Fiio X3
En comparant le Hifiman avec deux petits lecteurs très dynamiques et beaucoup moins chers, difficile de ne pas trouver quelques airs de famille. Mais avec une résolution bien supérieure, et une musicalité bien plus naturelle, le HM-901 vient apporter une solide dose de maîtrise supplémentaire par rapport aux deux autres DAP. Mention quand même au Studio V qui n’est pas ridicule sur les genres modernes, ou le réalisme des timbres est moins clivant.
Encore une fois, en terme de form factor, tout sépare ces protagonistes, et votre choix devra être guidé par votre usage. Vous ne courrez probablement pas vos 10km quotidien avec le HM-901. Vous préférerez le HM-901 dans votre TGV, ou votre hélicoptère pour les mieux lotis.
Hifiman HM-901 vs Colorfly C4 Pro
Deux écoles assez différentes, et deux philosophies. Le Colorfly C4 est d’une grande rigueur et témoigne d’une approche plutôt « monitoring », sans tomber dans un excès de « platitude ». A l’inverse le HM-901 met de la beauté et de la vie dans tout ce qu’il touche, et apporte son supplément de chaleur et de présence en bas de spectre.
Par ailleurs, le niveau de détail proposé par le Hifiman me semble un cran au dessus. Ma préférence va au HM-901, pour des form factors très proches.
Hifiman HM-901 vs HM-801
Faut-il vendre son 801 pour se jeter sur le nouveau venu ? Difficile de répondre à cette question. Difficile, car le HM-901 offre tout de même la prise en charge du SDXC, ce qui lui permet un espace stockage virtuel astronomique, et dispose d’un OS plus performant.
En terme de performances musicales pures, les deux compétiteurs sont très proches, et disons sobrement que le 901 va « un peu » plus loin dans tous les domaines. Moins de bruit de fond, un bas de spectre plus solide, une chaleur un peu moins excessive, moins de roll-off en haut de spectre en mode HD, et toujours autant de naturel et de musicalité.
6. Le mot de la fin
Hifiman sort avec le HM-901 le très digne successeur de l’extraordinaire HM-801. Il est d’ailleurs assez étonnant (et je suis le premier à être surpris) de constater que Hifiman a réussi à faire sonner des puces Sabre de manière très « analogique » à l’opposé de leur tendance naturelle à « l’analytique » exacerbé, relativement froid. Le travail réalisé dans la partie « amplification » du HM-901 y est probablement pour beaucoup.
Au delà de ce renouvellement de gamme, c’est à tous les acteurs du marché que Hifiman adresse un avertissement clair : celui qui voudra récupérer la couronne devra se lever tôt.
Notons également que le HM-901 sera bientôt accompagné d’un dock WiFi qui permettra de l’utiliser comme une véritable plateforme multimédia, illustrant par là la volonté de Hifiman de se projeter vers de nouveaux secteurs de développement.
En ce qui me concerne, c’est sans la moindre hésitation que j’écris cette conclusion : le Hifiman HM-901 est le DAP dont j’apprécie le plus la restitution musicale à l’heure actuelle.
Merci à David de chez Audiophonics pour le prêt.
En discuter sur le forum