Après avoir eu le palais anesthésié par une grande partie des vins du Muscadet dégustés à l’aveugle, nous avons décidé d’ouvrir quelques vins rouges pour accompagner le casse-croute. Nous avons débuté notre « rééducation » par une bouteille de Grand Clos 2010 de Yannick Amirault apportée par notre collègue charentais. Un vin très réussi dans ce millésime, très fruité, bien charpenté, avec des tannins un peu granuleux en finale, qui avec une garde d’une dizaine d’années sera excellent. Notre invitée girondine nous a gratifiés d’un remarquable vin : Le Défi de Fontenil 2005. Si le terroir de Fronsac a la réputation de produire des vins aux tannins un peu rustiques. Les meilleurs vignerons en recherchant des maturités plus abouties associés à des élevages qualitatifs et adaptés arrivent à gommer pratiquement cette rusticité tannique, comme nous avons pu le remarquer à la dégustation de ce vin. J’ai ouvert une bouteille de Troplong Mondot 2000 pour terminer cette dégustation, le vin est déjà une séduisante gourmandise, il sera irrésistible quand il sera à son apogée vers 2020.
Autour de la table, les participants ont retrouvé leur enthousiasme et leur volubilité.
Bourgueil : Yannick Amirault : Le Grand Clos 2010
Le vin a été mis en carafe six heures avant la dégustation
La robe est assez profonde à profonde, avec des reflets de teinte violine. Le nez est avenant et bien ouvert avec des arômes de cerises, de cassis, de fines épices douces et des notes de roses, violettes, et une touche de framboises. La bouche offre une construction longiforme, les tannins fins et mûrs se trament dans un corps fuselé, plein, serré, délicatement charnu, et très fruité. La finale est allongée, persistante, avec des tannins plus fermes qui assurent un bon maintien, elle est fraîche, et mise en valeur par des fruits épicés expressifs et des notes florales. Note potentielle 16/ 16,5, note plaisir 15,5
Vin de Table de France : Le Défi de Fontenil 2005
Le vin a été mis en carafe une heure et demie avant la dégustation
La robe est profonde, presque saturée, avec un fin liseré de couleur sanguine à violine, l’olfaction est intense et charmeuse avec au premier plan des arômes de fruits noirs (cerises, prunes, et mûres), de boite à épices douces, d’élevage élégant et qualitatif, nuancés de notes de réglisse et de violettes. L’attaque est généreuse, très veloutée, les tannins mûrs tramés serrés enrobés par une chair bien formée se trament dans un corps dense, ample, volumineux et dynamique, agrémenté de fruits épicés très expressifs. La finale est longue, d’une bonne fraîcheur, maintenue énergiquement par des tannins plus fermes que le temps patinera, très persistante grâce aux saveurs observées à l’olfaction. Noté 17, voire plus, note plaisir 16,5
Saint Emilion : Troplong Mondot 2000
Le vin a été mis en carafe une petite demi-heure avant le service
La robe est très profonde, avec un liseré de couleur sanguine. Le bouquet séduisant et d’une bonne intensité évoque les cerises noires au premier plan, nuancées de notes de cassis, les épices douces, la légère réglisse, une esquisse de truffe noire, et un élevage très en retrait quasiment fondu. L’attaque est haute, et très veloutée, le milieu de bouche est profond, sphérique et ample, très charnu, rehaussé de fruits noirs intenses et gourmands. La longue finale, très persistante, énergique, bien tenue par des tannins légèrement plus fermes tout en restant enrobés par une chair de bon aloi, d’une bonne fraîcheur, soulignée par l’intense palette aromatique décelée à l’olfaction. Note potentielle 17,5/18, note plaisir 17.