17 députés socialistes ont débranché leur cerveau en même temps et ont commis une tribune dans le Monde où ils appellent le PS à voter la réforme des institutions de Sarkozy.
Patricia Adam, députée du Finistère;
Patrick Bloche, député de Paris;
Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris;
Christophe Caresche, député de Paris;
René Dosière, député de l'Aisne;
Paul Giacobbi, député de Haute-Corse;
Guillaume Garot, député de la Mayenne;
Jean-Patrick Gille, député d'Indre-et-Loire;
Gaëtan Gorce, député de la Nièvre;
Danièle Hoffman-Rispal, députée de Paris;
Jean-Marie Le Guen, député de Paris;
Armand Jung, député du Bas-Rhin;
Sandrine Mazetier, députée de Paris;
Didier Migaud, député de l'Isère;
Dominique Raimbourg, député de Loire-Atlantique;
Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère;
Manuel Valls, député de l'Essonne.
Et non, Jack Lang a mis du temps à se réveiller et à produire son communiqué de presse : il se réjouit de tout ça:
"les avancées positives obtenues par les socialistes à la Commission des lois, montrent que le débat parlementaire peut encore être, dans les prochains jours, riche de nouvelles améliorations du texte"
OMG, de nouvelles améliorations du texte, mazette, je n'ose pas imaginer !
Ils agissent contre le Parti qui voulait obtenir un échange: Vote positif contre une réforme du Sénat et une dose de proportionnelle à l’Assemblée nationale, avec l'égalité audiovisuelle (prise en compte du temps de parole du président dans les médias), l'indépendance de la justice, le vote des étrangers aux élections locales. C'est expliqué dans l'hebdo des socialistes. Il faut croire qu'ils ne savent pas lire. Ces députes qui se présentent comme réformateurs et reconstructeurs font l'exact contraire de ce qu'ils prônent. Ils sont dans l'individualisme, la soumission à l'ordre sarkozyste. S'opposer ce n'est pas forcément négatif. Il suffit de savoir être pédagogue et pas uniquement communiquant. Ces 17 là sont égoïstes : ils méprisent les autres élus alors que nous sommes encore en pleine négociations.
La réforme du Sénat et de son mode d'élection pour le rendre plus démocratique : Rejeté par l'UMP alors que cela permettrait de rendre le Sénat plus proche des évolutions démographiques et le rendre plus démocratique.
La prise en compte du temps de parole du président qui parle actuellement 5 fois plus que l'opposition. Rejeté par l'UMP. Alors que c'est autrement plus important que de voir Sarkozy jouer à West Wing devant le congrès.
D'après eux, il y a des avancées appréciables qui justifient leur volte-face alors que le PS les jugeaient insuffisantes :
Il y a donc urgence à réformer un système institutionnel qui ne remplit plus aujourd'hui sa fonction de manière satisfaisante. Comme il y a urgence à donner des droits nouveaux aux citoyens à travers la possibilité de saisine du Conseil Constitutionnel (dès lors que son mode de désignation est précisé) ou l'extension du référendum, deux réformes voulues par la gauche depuis de longues années.
On le voit donc, nos 17 élus, drapés dans leur rôle de rédacteur législatif, nous expliquer que nous devons être heureux : Nous pourrons saisir le conseil constitutionnel pour obtenir l'inconstitutionnalité d'une loi. Mais seulement quand son mode de désignation sera précisé. Tiens donc ? Tout n'est pas encore décidé ? Qu'est ce qui nous garantis que l'UMP ne bridera pas la saisine du conseil constitutionnel ou l'extension du référendum ? Et ce n'est pas ça qui va doter la France d'une cour suprême comme nos voisins.
Ségolène Royal a raison d'expliquer qu'on ne doit pas donner quitus au gouvernement sur les institutions et qu'il faut être plus ambitieux. Nos députés devraient y penser avant de se lancer dans des aventures individuelles, à moins qu'ils ne changent d'avis d'ici quelques jours. Dans ce cas, cela aura ajouté un peu de ridicule à la chose.
D'une manière plus générale, sur ce genre de sujet, ce sont les militants PS qui devraient être consultés pour déterminer la position du Parti. Dès lors que cela concerne nos institutions, les militants doivent être consultés par référendum ou consultation interne. Cela peut se faire de manière rapide, en utilisant les NTIC pour fournir les éléments de décisions et organiser des débats. Mais non, le PS a perdu l'habitude de consulter ses militants. Et c'est bien dommage.