François Bourgeois est (par vocation ?) du côté du "disrupté". Des entreprises installées confrontées à un concurrent véloce et innovant. Dans cette vidéo il raconte une expérience fondatrice. Du temps du Minitel...
Ce que l'on apprend est évident. Et pourtant, c'est le contraire de ce que l'on entend. Tout d'abord, le "disrupté" est en position de force ! Il a la notoriété, les clients, le cash. Le "disrupteur", lui, est extrêmement fragile. Il vit de bluff et d'expédients (que, parfois, la morale peut réprouver, si elle a le temps de se manifester).
Solution, évidente, donc : lui couper l'herbe sous le pied. Puis profiter du répit pour mettre la technologie qui faisait sa force au service du "disrupté". Il faut "disrupter le disrupteur". Cela demande à l'entreprise de se réinventer. Mais, une fois de plus, le problème n'est pas où on le trouve. Ce qui stresse l'entreprise ce n'est pas le changement. C'est l'absence de réaction de sa direction ! Un dirigeant qui agit est toujours bien accueilli !
Mais alors, pourquoi, souvent, le "disrupté" est-il victime de l'innovation ? La gestion ! Pour maximiser sa rentabilité, l'entreprise avait supprimé tout ce qui lui permettait d'évoluer.
Pour réussir ce changement, je pense qu'il faut trois types de talents au dirigeant :
- Il doit savoir trancher vite et bien.
- Il doit comprendre le potentiel de l'innovation et le relier aux intérêts stratégiques de son entreprise (ce n'est ni le fou-furieux de la technologie qui encombre nos entreprises, ni le roi philosophe à la Platon, l'évaporé que produit notre éducation nationale).
- Ce doit être un "leader". Il doit mettre son organisation en formation meute. J'entends par là que s'adapter à une vague d'innovations signifie expérimentation, donc une entreprise qui va être malléable et vive, au moins durant quelques temps.