FOOTBALL : Chaque intersaison est animée par le marché des transferts au cours duquel les joueurs peuvent changer de club, gratuitement si leur contrat est terminé, contre une indemnité de transfert à payer par le club dit « acquéreur » si celui-ci est toujours en cours.
Les clubs ambitieux (et riches) tentent de se renforcer à grands frais, alors que ceux dont l’équilibre financier est menacé ont plutôt tendance à vendre leurs joueurs les plus côtés pour pouvoir passer le cap de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion, gendarme financier de la Ligue de Football Professionnel qui, chaque année, examine les comptes des clubs pros et sanctionne les budgets déficitaires. Précisons que l’immense majorité des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 obéissent à un modèle économique qui les oblige chaque année à vendre leurs meilleurs joueurs : c’est le modèle français, nous avons les meilleurs centres de formation du monde, nous formons de très bons joueurs que nous vendons ensuite aux clubs les plus fortunés pour pallier le manque de ressources financières. Signalons que la conjoncture économique actuelle oblige tout le monde à se serrer la ceinture, ce qui signifie que la morosité du marché des transferts en Europe impacte directement celle du marché national : sans clubs pour acheter nos joueurs, nos clubs ne peuvent pas à leur tour réinvestir. Faisons tout de même un petit tour d’horizon des principaux mouvements estivaux en la matière pour en tirer quelques conclusions acides.
Les gros bras : Paris bloqué, Monaco morne plaine.
Le PSG n’enregistre qu’une seule (très) grosse arrivée cette saison, celle de David Luiz en provenance de Chelsea, et un seul départ « notable », celui de Jallet à Lyon. Le cas du PSG est unique : leurs énormes moyens sont inutiles face au fair-play financier, ils ont donc dû faire avec. Avaient-ils besoin de plus ? L’équipe aurait davantage à gagner en conservant son effectif pour épaissir encore davantage son fond de jeu et créer une dynamique collective forte pour mieux lutter en ligue des champions, sachant que le championnat leur est encore promis cette année.
Pour Monaco : le départ de James était difficilement évitable vu la coupe du monde réalisée par le joyau colombien. Celui de Falcao semble un peu plus difficile à comprendre : certes il mérite mieux que Monaco et quand un joueur veut partir il est difficile de le faire rester contre son gré (surtout si c’est pour le payer 10 millions d’euros pas an pour jouer avec la réserve). Mais il revenait de blessure et ne semblait pas manifester une envie irrésistible de partir. Comble de l’incompréhension, celui de Rivière qui dégarni totalement la ligne d’attaque du club de la principauté… Il ne leur reste que Moutinho comme star et je ne pense pas que le recrutement de Bakayoko à Rennes leur donnera la même percussion offensive…
« Falcao dans les tribunes lors du match contre Lille : la messe était dite »Pour Lyon : c’est toujours la même rengaine depuis qu’ils ont vendu toutes les pépites de leur époque dorée… Un budget très affaibli sans ligue des champions, une masse salariale trop élevée qui plombe le tout (coucou Yoann Gourcuff), un crédit à rembourser pour le nouveau stade, on resserre la ceinture d’un cran et on fait le dos rond… Mais il est fort possible qu’à l’image d’Arsenal, le phénix renaisse de ses cendres une fois le stade construit : il permettra de faire rentrer beaucoup plus d’argent. La question étant de savoir si tout le complexe OL land, dédié à prélever directement dans la poche du supporter l’argent nécessaire pour acheter ses joueurs préférés, trouvera son public alors que le club est bien loin de générer la même popularité que lorsqu’il était aux portes des demi-finales de la ligue des champions…
Prochain épisode : les clubs qui essayent encore, ceux qui sont au RSA, et la conclusion de tout ce bazar… Bonne semaine à toutes et tous.
#TroisiemeJambe