Les smart cities passent lentement du concept à la réalité dans plusieurs régions du monde où elles doivent accompagner la transition urbaine en maîtrisant l’explosion des données et l’hyper-connectivté des individus.
La smart city est une ville qui n’a pas peur de la technologie, et qui a compris qu’il lui faut utiliser l’avantage d’avoir des réseaux unifiés. Toutefois, il ne faut pas oublier l’Humain et plus particulièrement le fait que la technologie doit s’adapter au citoyen plutôt que l’inverse et donc être plus pertinente. C’est le concept qu’a une nouvelle fois défendu Carlos Moreno, conseiller scientifique de Cofely – filiale de GDF Suez – rencontré lors de son intervention aujourd’hui pour l’Innovation Connecting Show. Comme celui-ci l’explique, l’idée de la "living city" est d’insister sur transition urbaine qui vise à accompagner les mutations sociales avec la technologie disponible, une façon de connecter les individus avec la richesse des données accumulées dans les métropoles. À la différence du mouvement des villes nouvelles, Carlos Moreno voit les villes comme des "processus complexes, qu’il est vain de vouloir créer artificiellement mais qu’il faut chercher à faire évoluer par une interaction entre les décideurs et les habitants".
Des réseaux locaux aux données globales
Plus précisément, la "living city" est un concept fondé en partie en réaction au marketing technologie de géants industriels comme IBM ou Cisco, quand ceux-ci ont tenté de communiquer sur leurs grands projets partout dans le monde (dont les transports publics de Lyon). "L’utilisation de la technologie change la manière dont on conçoit une ville" poursuit Carlos Moreno, et d’ajouter "il faut faire attention à ne pas déshumaniser la ville à force de vouloir connecter les habitants avec des gadgets". Mais au cœur de la ville, c’est aux questions humaines qu’il faut s’intéresser comme celle du travail, des trajets, des lieux de loisirs, du sous-sol ; qui "déborde la question des technologies au sens strict". En plus de la ville comme centre de réseaux, les individus eux-mêmes vivent cette ubiquité du local et du global dans leur utilisation, par exemple, du smartphone. En effet, il leur sert à faire des transferts internationaux mais commence seulement à améliorer le quotidien avec le paiement sans contact.
Les bâtiments intelligents laissent ouverts les usages futurs
Une des importantes caractéristiques des bâtiments intelligents créés par des urbanistes se réclamant du mouvement "living city" est de s’inscrire dans une vision à long terme. Ainsi, un parking se construit à Montpellier avec la contrainte principale d’en laisser l’usage ouvert. Dans quelques années, ce parking pourrait ainsi se transformer en habitations ou en bureaux grâce à ses dimensions plus grandes que la norme. C’est le concept de "mètres carré intelligents". Plus proches des outils traditionnels des "smart city" ont retrouve également les algorithmes ou les méthodes d’optimisation de ressources de la métropole japonaise de Yokohama. Ses quatre mille "smart-houses" produisent ainsi de l’énergie pour un usage local. Les utilisateurs sont informés en direct de la consommation d’énergie du bâtiment et sont conseillés sur leur pratique. À la prédiction s’ajoute donc une éducation des habitants pour la consommation d’eau ou d’électricité. Enfin, la ville de Yokohama propose une pratique "cross-canal" entre les énergies solaires et électriques pour les voitures.