Vous l’aurez compris ce n’est pas de ma ligne dont je parle, celle-ci est plutôt courbée, à tel point que je commence à en avoir raz-le-bol des âmes bienveillantes qui me demandent si ce n’est pas trop dur, des bonnes gens qui devinent depuis des semaines que ça doit vraiment être pour bientôt, et des mamans de l’école qui s’étonnent encore de me voir chaque matin, comme si la date du terme était passée d’un mois…
Oui j’ai un gros ventre, ok, d’accord.
Je serre les dents (ça m’entraîne pour l’accouchement…!) pour éviter de me vanter de mes seuls 8 petits kgs pris et de leur demander combien elles en avaient pris, elles. Les gens ont toujours l’air de tout savoir mieux que nous. Dans cette période de la grossesse (et dans les premières années de la maternité aussi d’ailleurs, je vous préviens futures primipares, ça continue… longtemps) particulièrement. C’est à croire qu’ils ont tous déjà des contractions et qu’ils sentent que mon bébé est sur le point d’arriver ! Je ne vais tout de même pas me présenter à la maternité sans raison pour leur faire plaisir ! D’ailleurs même ma sage-femme et mon gynéco m’ont redonné des RDV 6 jours avant le terme ! Et oui, encore deux semaines et demi. Vous voyez moi aussi je compte les jours, pas la peine d’en rajouter une couche (surtout que des couches on va en bouffer des quantités d’ici peu !!).
La nature est plutôt bien faite, il faut en avoir marre à un moment donné. Pourtant c’était mal barré : le terrible premier trimestre quadrimestre a vomir ses tripes ; l’angoisse du second au souvenir d’une première grossesse où seuls les 4ème et 9ème (ne me demandez pas pourquoi ces deux là, aucune idée) avaient été cools. Finalement à part la fatigue et l’ampleur que j’ai pris (8 kgs c’est rien, c’est vrai, mais quand les 8 se mettent dans le bide je peux vous dire que ça pique…) c’est une grossesse assez sympa. J’en serais presque déjà nostalgique (bientôt fini de ne plus devoir rentrer le ventre, d’être le centre du monde, de ne plus faire le ménage, etc…!). Pas question pour autant de "profiter" en tout épanouissement de ces derniers jours, le mal de dos me rappelant à l’ordre, la fatigue chronique aussi, l’angoisse de devoir y aller à la moindre petite contraction, et le coût du moindre mouvement étant assez cher… C’est tout de même bien foutu, on en a marre quand c’est la fin. Pourtant j’essaye de profiter quand même. Sûrement parce que c’est la dernière fois.
C’est terrible tout de même ce paradoxe de la grossesse, d’en chier à ce point et d’en redemander quand même ! On compense donc comme on peut : photos de bedaine, lectures de future maman, sélection méticuleuse des fringues de grossesse préférées au cas où ce serait leur dernier jour de portage (j’ai bien fait d’acheter pas mal de choses que je pourrai remettre après !)… Ça doit venir des hormones ? Moi qui n’aime pas la grossesse, je sens que le baby blues va être coton… Heureusement que le pouponnage qui suit nous permet d’oublier tout ça très vite, car je ne comprends pas très bien. Il y a 4 ans j’avais eu mon petit baby blues comme tout le monde, mais jamais je n’ai été nostalgique de ma grossesse ! Pourtant nous ne nous étions même pas avec Monsieur posé la question de savoir si nous aurions d’autres enfants… Quand je pense que je vais refaire la même avec l’allaitement… Et que l’allaitement je trouve ça chouette… :-(
Allez on ne va pas se laisser abattre, après tout quand le quotidien avec les pleurs et les couches aura repris ses droits, ça risque d’être loin toutes ces considérations théoriques… Quand je vous dis que la nature fait bien les choses !
Et vous alors, avez-vous ressenti ce paradoxe ?