Venant d’une famille de fonctionnaires qui a toujours mis en avant la réussite scolaire et professionnelle « classique », une grande école suivie d’une grande entreprise, Ali n’avait pas forcément les outils – ni des modèles – pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Et il en a fait les frais : il s’est désocialisé, il a connu la dépression et surtout, il a manqué d’argent beaucoup plus vite que prévu.
Cependant, au bout de deux ans, sans être millionnaire, il a pu mettre en place une start-up qui fonctionne et qui lui permet de vivre. Voici les questions qu’il aurait aimé se poser avant de créer son entreprise et que chaque aspirant entrepreneur devrait se poser avant de se lancer.
« 1. Êtes-vous prêt pour la pression sociale ?
Si vos amis ou les membres de votre famille ne sont pas entrepreneurs, ils ne vont pas comprendre le but que vous essayez d’atteindre et la pression en sera encore plus grande.
Je me préoccupais tellement de ce que les autres pensaient de moi que cela a gâché ma vie.
J’étais très dur avec moi et je me punissais même en me donnant plus de travail pour rencontrer le succès plus vite encore. C’était jusqu’à ce que je réalise que personne ne s’intéressait à ce que je faisais. Alors pourquoi se mettre la pression ?
Nous valons plus que quelques secondes d’attention sur Facebook. En 2014, dans un monde si bruyant et si peuplé, personne n’a le temps de s’intéresser aux autres.
Si vous vous préoccupez trop de ce que les autres pensent de vous, vous allez gaspiller votre temps à prouver que vous avez du succès plutôt que de vous intéresser à la bonne marche de votre start-up.
Vivez votre vie. J’ai commencé à vivre la mienne bien trop tard.
2. Êtes-vous célibataire ou avez-vous un partenaire qui est très soutenant ?
En tant qu’adulte, nous partageons la plupart de notre temps avec notre partenaire. Alors que j’ai eu la chance d’avoir une petite amie extraordinaire, j’ai été triste de voir que beaucoup de mes amis entrepreneurs rompaient avec leurs amies.
Créer son entreprise est dur, bien plus dur que vous pouvez l’imaginer. Votre esprit est toujours occupé par un million de choses et personne, pas même votre petite amie, ne peut avoir une idée de ce qui se trame là-haut.
Si vous n’êtes pas célibataire, assurez-vous que votre partenaire comprenne que c’est parfois normal de ne pas être d’humeur pour un simple baiser.
3. Avez-vous assez d’argent pour vivre au moins un an ?
Bonne nouvelle mais multipliez ce montant au moins par trois car vous allez puiser dans vos économies bien plus vite que vous ne l’aviez imaginé. Sur le chemin, il y aura plein de dépenses cachées : frais de comptable, d’avocat, téléphone ou ordinateur cassé, etc.
Préparez-vous à vivre dans un appartement plus petit, à manger moins, à compter chacun de vos centimes, tout ce dont vous n’aviez pas à vous préoccuper avant.
Les derniers mois avant d’avoir tout dépenser seront les plus difficiles et la pression grandira de manière exponentielle, vous empêchant de dormir.
Le succès viendra lentement et vous aurez beaucoup de dépenses. Soyez intelligent : planifiez votre aventure dès le premier jour.
4. Êtes-vous prêt à ne dormir que quelques heures par jour ?
En m’étant échappé du monde du conseil, je pensais que je pourrais enfin travailler quand je le voudrais jusqu’à ce que je lise cette citation de Lori Greiner : « Les entrepreneurs sont prêts à travailler 80 heures par semaine pour éviter de travailler 40 heures par semaine ».
Tout a commencé par des réveils au milieu de la nuit. Au début, c’était parce que j’étais trop excité par mes idées et parce que j’en avais des milliers. Tout simplement, je ne pouvais pas attendre le lendemain pour travailler à nouveau.
Puis est arrivée la phase d’exagération. Je travaillais trop parce que j’en avais pas assez de travailler autour de mes idées et j’en voulais toujours plus. Cependant, plus je travaillais, plus tard j’allais au lit. Cela devenait toujours plus difficile de m’endormir. Sans compter que cela se ressentait sur la qualité de mon travail le lendemain.
En conséquence, je n’étais pas productif au mois deux ou trois jours par semaine.
Ne vous laissez pas avoir par les photos Instragram plus haut et toutes les histoires de succès. Derrière le rideau se cache de nombreuses nuits sans sommeil, des journées difficiles et une pléthore de rejets et d’échecs.
Le voyage est long. Très long. Et bien souvent beaucoup trop long.
5. Comment définissez-vous le succès ?
Chacun de nous avons des priorités différentes dans la vie. Pour la plupart des personnes, l’argent vient en numéro un alors que pour d’autres, c’est l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Ainsi, les gens définissent le succès différemment.
Selon votre définition du succès, les difficultés de votre aventure entrepreneuriale vont changer. Si l’argent et les hommages publics sont ce qu’il y a de plus important pour vous, votre voyage va être long et difficile.
Rappelez-vous les sages mots d’Hemingway : « C’est bon d’avoir un but à son voyage, mais c’est le voyage en lui-même qui importe, à la fin. »
Les entrepreneurs qui rencontrent le succès ne sont pas forcément ceux qui lèvent des millions. Ces entrepreneurs sont très rares.
Il y a cependant des milliers de rêveurs qui s’en sortent bien grâce au bootstraping et qui vivent très bien de leur entreprise. Mais cela ne signifie pas qu’ils seront au centre de l’attention.
Peu importe combien votre voyage vous gâchera la vie, profitez de l’aventure et suivez votre passion car comme Tony Gaskin le dit si bien : « Si vous construisez pas votre rêve, quelqu’un vous embauchera pour l’aider à construire son rêve à lui. » »