Ranger le dernier best-seller à la mode amène souvent à redécouvrir des chefs d’oeuvre cachés bien au chaud dans sa bibliothèque.
A force d’être insignifiants certains deviennent invisibles. Pascal Janovjak prend l’expression au mot dans son livre « L’invisible ».
De quoi ça parle? Il n’est pas celui que l’on remarque pourtant il a une belle situation. « Il » c’est le personnage principal de l’ouvrage. Cet avocat sur diplômé mène une vie plutôt aisée au Luxembourg loin d’un Paris qui l’a longtemps terrifié. Mais vie aisée ne signifie pas passionnante. Cet employé modèle d’une banque prestigieuse n’a pas vraiment de vie sociale, peu de relations, il ne connaît même pas sa femme de ménage! Et puis un jour, il est envoyé à Paris pour une signature de contrat. Un voyage qui bouleversera sa vie, le conduisant de la Sardaigne à bien plus loin et qui le rendra … invisible.
Qu’est- ce qu’on en pense? L’homme invisible se prend-il pour le Loup de Wall Street ? C’est un pitch un peu rapide. Car dans les premiers chapitres de « L’Invisible », il y a de l’ennui digne de Madame Bovary mais aussi beaucoup d’humour et de cynisme pour ce monde de l’argent. Une bonne dose d’humour en avant-goût d’un grand périple! Dès son voyage d’affaire à Paris, c’est en victime de la société qu’il se présente. L’air est irrespirable et le monde semble cruel avec le personnage, mais comme dans la Métamorphose de Kafka ou l’Homme invisible de Wells, sa propre métamorphose ou plutôt sa disparition lui offre une nouvelle naissance. Désormais, ce statut lui permet de nombreuses folies et la pratique de quelques vices. Mais ce Bruce Tout Puissant d’un nouveau genre, pourra-t-il donner sans que personne ne le voit un nouveau sens à sa vie? Drôle, flippant, dépaysant. En un mot : brillant!