L’histoire d’un terroir bourguignon recouvert de forêts et d’une bouteille mystère qui pourrait bien le faire revivre...
Propriétaire d’un domaine, Manu a une obsession, comme son père avant lui : faire un grand vin. C’est pour ça qu’il loue la parcelle du clos de la Molle Pierre, convaincu qu’un grand terroir a été oublié sur cette hauteur de Cruzille, dans le Mâconnais. Aujourd’hui, le rêve de Manu prend forme, le clos est à vendre.
C’est alors qu’un ami de Manu trouve un lot de bouteilles anciennes sans étiquette, hormis une belle inconnue née en 1959. A la dégustation, l’émotion de Manu est énorme. C’est le plus grand vin qu’il n’ait jamais bu. Manu a une évidence qui vire à l’obsession : retrouver ce que contenait cette bouteille !
C’est avec les pieds de vigne qui ont permis ce prodige qu’il veut replanter la Molle Pierre, en l’honneur de son père disparu. Commence alors plus qu’une enquête, une quête vitale...
Côté scénario, l’intrigue est longue sans être ennuyeuse, on embarque facilement dans cette quête aux cotés de Manu. C’est un assemblage de réalité et de fiction plutôt convaincant. En effet, le personnage principal est le co-scénariste de l’album, ce qui accentue la véracité du propos, notamment sur les termes techniques. Cependant, il n’est pas nécessaire d’être un grand connaisseur pour apprécier le récit. Une mention particulière à la galerie des personnages, toutes des personnalités dans la région bourguignonne. Mon coup de cœur pour Georges Dos Santos dit Jojo, patron de la cave Antic Wine à Lyon. Néanmoins, je suis un peu moins convaincu par le côté fiction autour de la vente de la Molle Pierre.
Au niveau de la partie graphique, c’est du noir et blanc avec parfois quelques touches de rouge, c’est plutôt fin et élégant. On sent bien que le dessinateur à pris le temps d’une bonne documentation. Ce n’est pas sans rappeler le magnifique album des « Ignorants » de Davodeau.
C’est un album à savourer accompagné d’une bonne bouteille, et comme le dis Jojo « Il faut boire des quilles, manger du beurre et vénérer le cochon » ! Je trouve que c’est une bonne philosophie.