Merci aux handicapés de vivre cachés !

Publié le 18 septembre 2014 par Emmanuel S. @auxangesetc

Suite à la parution du brulot de Valoche, je n’ai pas voulu, ni le lire, ni en parler pour ne pas faire de publicité à une vengeance dont le manque d’élégance est criant. Toutefois, en bon mec de droite, je lis LeFigaro.fr tous les jours pour me tenir informé de la destruction inexorable du monde. Déjà que je traîne avec des mecs de gauche au bureau, LeFigaro me permet de rester dans le droit chemin (droit / droite, vous avez pigé ?? Je sais, c’est fin comme jeu de mots, mais c’est ça le talent… Bon ok, c’était naze et je la ferme).

Bref, bien que voir l’image d’un homme politique ramenée à sa plus stricte vérité, quel que soit son « bord », me ravit, je n’ai pas voulu tomber dans le piège d’une basse vengeance personnelle d’une femme aigrie, insécurisée, instable, jalouse, à l’ambition démesurée et voulant abattre l’homme avec qui elle a partagé la vie. Bon ok, elles étaient nombreuses à partager sa vie, mais ce n’est pas une raison. D’autant qu’avoir voulu exterminer Ségo, la mère de 4 enfants avec Monsieur 13% de matière grasse (à moins que ce soit les opinions favorables, je m’y perds) par pure jalousie, était inadmissible à mes yeux car mon côté chrétien fait de la famille un sanctuaire à protéger et respecter envers et contre tout.

Bref, LeFigaro n’a pu s’empêcher de publier les meilleurs extraits. J’ai ainsi pu lire la chose suivante : Monsieur Allégé aurait ainsi dit, à propos de Philippe Croizon, « Je n’aime pas les handicapés qui font commerce de leur handicap ». Philippe Croizon n’est autre que cet athlète amputé des 4 membres (Mathieu, les 4 membres en question sont les 2 bras et les 2 jambes, merci de ton attention) qui a, entre autres, traversé à la nage La Manche ainsi que le Détroit de Gibraltar. Essayez déjà à la plage de nager jusqu’à la grosse bouée jaune à 150m de votre serviette et on en reparle (non pas toi Manu, tu es dispensé).

Honnêtement, je ne sais pas si c’est vrai. Mais vu mon aversion pour les hommes politiques et leur jeu d’acteur schizophrène, je persiste à penser que ces propos sont véridiques. Même une vengeance, aussi minable soit-elle, n’aurait pas accouché d’une telle méchanceté gratuite. Comment un homme politique, dont le métier est de donner espoir à une majorité en ne disant jamais ce qu’il pense vraiment, peut-il reprocher aux autres de « faire commerce » ? Etre un homme politique n’est-il pas justement de faire commerce de soi pour se faire élire, réélire, appeler dans un gouvernement, ou tout simplement aimer (là, plus dur pour certains…). L’homme politique ne fait-il pas commerce de son image ? De cette image hypocrite d’un homme supposé « bien », tourné vers les autres. Et oui, s’il ne faisait pas croire qu’il s’intéresse aux autres, voteriez-vous pour lui pour diriger un Etat décadent ? Bah en fait je suis con, vu où nous en sommes aujourd’hui, j’ai ma réponse…

C’est vraiment le comble de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même. C’est d’ailleurs une base en psychologie : ce que l’on déteste le plus chez les autres ce sont nos propres défauts. A bon entendeur.

Et puis, sur le fond du problème, car c’est bien un problème, quelle vie est « réservée » au handicapés ?? Une vie où ils doivent se terrer, pour ne pas déranger, pour pas que les piétons soient gênés par les fauteuils roulants des personnes handicapés ? Pour pas que nos politiques ne sachent pas quoi répondre ou proposer pour faire quelque chose pour améliorer leur vie quotidienne ? Car cette minorité n’est pas suffisamment intéressante en termes d’image ?

Je rappellerais donc ici simplement que le gouvernement, nommé par l’auteur de ces propos aigres-doux, a repoussé encore et encore le délai imparti pour faciliter l’accès des handicapés dans les administrations (clic), dans la lignée des précédents gouvernements tous aussi incapables de faire le minimum syndical pour les personnes à mobilité réduite. Et ensuite il est reproché à un handicapé d’attirer l’attention, non pas sur lui, mais sur une histoire hors du commun issue d’une volonté à toute épreuve qui a pour principal objectif de changer le regard sur le handicap. Sans ces personnes un peu médiatiques, aucune politique ne serait mise en œuvre, les logements n’auraient pas aujourd’hui des normes permettant à un handicapé de circuler avec son fauteuil roulant chez lui et utiliser normalement WC, salle de bains et pièces à vivre, les bâtiments administratifs et les transports en commun resteraient uniquement pour les « valides ».

Au final, les propos ainsi tenus sont rétrogrades et leur auteur n’a rassemblement rien compris à la vie quotidienne des handicapés, lui qui vit aux frais de l’Etat depuis sa sortie de l’ENA sans rencontrer les difficultés quotidiennes qu’ont les personnes handicapées. Heureusement que des gens comme Philippe Croizon font bouger les choses grâce à cette médiatisation.

Heureusement que des anonymes, des gens normaux, dévoués et non égocentriques (à l’inverse donc de tout homme politique) ont, au quotidien, un réel dévouement désintéressé pour venir en aide à leur manière aux handicapés. J’espère que cela durera jusqu’à ce que les regards changent enfin, y compris des hommes politiques qui vivent dans le monde merveilleux des bisounours.

Du nounours l’auteur de cette phrase mythique en a l’aspect, version guimauve chamalows, mais de l’ours il n’a ni le courage ni les épaules pour être digne d’une fonction présidentielle que ce simple propos déshonore. Je n’ai jamais été aussi fier de ne pas avoir voté pour lui en 2012.