C'est la rentrée des livres.
Voici le nouveau livre des éditions Almora
L'expérience du bonheur par Bruno Giuliani
Préface de Frédéric Lenoir
L’auteur
Bruno Giuliani est professeur agrégé et docteur en Philosophie de l’université de Nice Sophia Antipolis. Il est également maître en Biochimie, professeur de Biodanza et créateur de la Biosophie, un système d’éducation au bonheur qu’il défi nit comme une pédagogie de la sagesse par la culture de la joie. Philosophe, écrivain et coach de vie, il enseigne l’art du bonheur dans la lignée de Spinoza depuis plus de quinze ans.
Il est l’auteur de Le bonheur avec Spinoza, L’Éthique reformulée pour notre temps , Almora ; L’amour de la sagesse , Ed. Le Relié.
www.brunogiuliani.com
Quatrième
Vers quoi tend l’âme ? A toujours plus de joie, c’est-à-dire plus de puissance, plus d’harmonie, plus d’unité. Elle tend simplement au bonheur de vivre pleinement. Tous les hommes veulent le bonheur ; mais comment l’atteindre ? Et est-ce même possible ?
La plupart des gens – et des philosophes – proclament que le bonheur total n’existe pas, qu’il est impossible de vivre dans une totale satisfaction, qu’il ne peut exister que des instants fugitifs de joie dans une vie au mieux agréable. Or les sages de l’humanité Epicure, Bouddha, Spinoza, Ramana Maharshi par exemple nous disent le contraire : la félicité est possible car elle est notre état naturel.
Bruno Giulani affirme ici en s’inspirant de ces grands maîtres que le bonheur absolu est possible et il nous donne les clés pour l’atteindre. Pour cela, il faut cultiver l’ensemble des vertus humaines pour épanouir en nous les cinq sentiments de base du bonheur : la joie qui en est l’essence , l’amour, qui en est la source, la sérénité, qui en est la condition, l’enthousiasme, qui en est le moteur et enfin la félicité qui en est le sommet.
Ce livre est une invitation à progresser sur le chemin de la sagesse en pratiquant la philosophie de la joie. S’appuyant sur la sagesse des grandes traditions philosophiques et spirituelles que l’auteur maitrise parfaitement, s’appuyant aussi sur son propre vécu d’homme heureux, et sur des dizaines de témoignages issus de sa pratique de coaching de vie et de la joie, Bruno Giulani nous offre un livre unique capable de transformer notre vie. Profondément.
Extrait
"Apprendre à vivre au paradis
Comment progresser vers la félicité ? De Bouddha à Ma Ananda Moyi en passant par Epicure, Rûmî ou Spinoza, nombreux sont les maîtres qui ont témoigné de la possibilité d’accéder au bonheur suprême d’une vie libérée de la souffrance. Mais alors que les traditions ont généralement tendance à prôner une forme d’ascétisme fondée sur de longues années d’apprentissage, de réflexion et de méditation pour dissoudre l’ego, j’invite pour ma part à directement cultiver la joie de vivre en alliant les trois dimensions essentielles de l’existence humaine que sont l’expérience sensible du plaisir (le corps), la sensibilité affective de l’amour (le cœur) et la perception spirituelle du sacré (l’esprit). Après des années de recherche j’ai moi-même créé une pratique très simple pour cultiver le bonheur que j’ai appelée la Joîa, l’art de la joie, et je suis étonné de voir la facilité avec laquelle il est possible d’atteindre de hauts états de d’allegresse en seulement quelques heures. Comme Nietzsche je pense que la vie est joyeuse par essence et que l’art est aussi indispensable que la philosophie pour progresser vers la béatitude, tout particulièrement la musique, la danse et la poésie. Une de mes motivations à écrire ce nouveau livre est également le désir de faire l’éloge d’une pratique magnifique pour réaliser cette intégration musicale et poétique du corps, du cœur et de l’esprit : la « danse de la vie » créée par l’anthropologue et poète chilien Rolando Toro Araneda, la Biodanza.[1] Spécialement créée pour favoriser l’épanouissement humain sur des bases scientifiques, cette discipline est à ma connaissance la plus facile et la plus sûre voie d’accès à une vie plus heureuse et c’est pourquoi je l’ai choisie comme base pratique de mon enseignement. J’y reviendrais à plusieurs reprises tout au long de ces pages, une pratique comme la Biodanza participe à la création d’un nouveau paradigme qui permet de redevenir optimiste pour l’évolution de notre espèce. Après des millénaires de guerre, de souffrance et de misère, elle manifeste qu’il est possible d’envisager l’apparition d’une nouvelle civilisation planétaire vivant en paix dans la joie et l’amour.
Si la majorité des philosophes et des intellectuels sont pessimistes sur l’avenir de l’humanité c’est simplement parce qu’ils ont trop peu avancé sur la voie de l’éveil de la conscience et qu’ils restent coupés de ce que Clément Rosset appelle la force majeure. Ils restent conditionnés par des études universitaires abstraites et mentales dans lesquelles la dimension spirituelle, corporelle et affective est quasiment absente alors qu’elle constitue la base essentielle de la vie humaine. Ils continuent à être pris par une culture de la négativité fondée sur la peur et la colère plutôt qu’une philosophie positive inspirée par la joie et l’amour. Et si c’étaient plutôt les sages, les poètes et les mystiques qui avaient raison ? Et si l’humanité pouvait réellement s’éveiller de son sommeil spirituel et vivre cette métamorphose qu’Edgar Morin appelle de ses vœux ? Et si le temps était venu pour la philosophie et la médecine d’apporter des solutions aux maladies qui nous font de plus en plus vivre dans l’enfer d’un monde de plus en plus pollué et stressé ? Et si nous pouvions réunir les sagesses, les arts, les techniques et les spiritualités au service de notre grande cause politique planétaire commune que mon ami Frédéric Lenoir appelle la guérison du monde ? Je suis entièrement d’accord avec lui, cela passe d’abord par un effort personnel : « le travail intérieur est indispensable à celui qui aspire à un bonheur stable et profond, à vivre mieux. La connaissance philosophique, entendue comme exercice spirituel, permet la libération de la joie enfouie dans le cœur de chacun ».[2] C’est à ce travail intérieur que je souhaite humblement contribuer ici à partir de ma propre expérience, de mon travail d’élucidation philosophique et de l’extraordinaire perspective qu’offre la pratique de la Biodanza et son principe si simple emprunté à Albert Schweitzer : le respect de la vie. Avant de vouloir guérir le monde, c’est dans notre vie quotidienne qu’il est nécessaire de créer les conditions du paradis et cette responsabilité ne dépend que de nous dans la simplicité de chaque geste posé, de chaque parole offerte, de chaque choix de vie. Le bonheur est avant tout une attitude face à la vie : une posture corporelle harmonieuse et détendue, une disponibilité intérieure à la grâce d’exister, un espace d’ouverture pour accueillir toute la beauté du vivant, une constante détermination à agir au service du bien de tous, uniquement guidé par la puissance de l’amour. Il se construit intérieurement jour après jour en cultivant la douceur et la gaieté dans chacune de nos relations. En recherchant la paix et la beauté dans chacune de nos situations et de nos actions. En prenant soin de demeurer dans la vérité et le sacré dans chacune de nos pensées. En faisant de chaque instant de vie une opportunité de joie et de bonheur non seulement pour soi-même pour tout ce qui vit. Le bonheur ne vient pas de la chance mais de la bonté. "
[1] Pour donner plus d’authencité à mon témoignage, j’ai ajouté en annexe une brève description de mon histoire personnelle et de la manière dont la Biodanza m’a aidé à approfondir et fortifier mon expérience du bonheur. Sa lecture peut être intéressante avant de découvrir le contenu du livre pour mieux comprendre le sens de ma démarche.
[2] Du Bonheur, p. 203, Fayard