Vous les croisez tous les jours. Souvent vêtus d’habits sombres, grands, costauds, il vous impressionnent par leur physique mais passent à vos yeux pour de grands simplets. Vous n’envisageriez même pas d’échanger deux mots avec eux, si ce n’est pour trouver les toilettes ou le rayon de tel ou tel produit.
Eux, ce sont les vigiles, ces “debout payés” dont Gauz nous fait découvrir l’univers quotidien dans ce livre coup-de-poing.
Ne vous attendez-pas au reportage d’un journaliste, ou à un témoignage plein de pitié. Non, vous n’y êtes pas. Ce livre est drôle, magique, limpide, subtil. Au travers de son histoire familiale, et de ses expériences dans quelques grands magasins de la région parisienne, Gauz jette un coup de projecteur cruel sur la société de consommation, notre rapport à l’argent, aux produits de notre quotidien et à l’univers du luxe.
C’est aussi un livre passionnant sur les rapports entre la France et l’Afrique, sur le sort réservé aux sans-papiers, sur les trésors d’ingéniosité dont doivent faire preuve ces exilés de notre siècle pour faire perdurer leur impossible rêve d’intégration. Rien que pour cela, “Debout payé” mérite de figurer dans chaque bibliothèque de France. Et son auteur, de passer plus souvent dans les médias.
Car c’est au détour de son passage aux matins de France Culture que j’ai fait la connaissance de l’humour dévastateur de Gauz, son théorème du PSG et ses multiples proverbes plus ou moins inventés. Un grand merci à Marc Voinchet et son équipe pour cette lumineuse découverte.
Le choix de la rentrée littéraire des Matins par franceculture