Le climat interne au Medef semble être particulièrement délétère et la bataille doit faire rage entre les uns et les autres, pour que le projet "1 million d'emplois" dont la parution avait été maintes fois reportée, fuite ainsi d'abord via Europe 1 et ce jour par le quotidien "Les Echos". Cette fuite, à ce moment précis, interroge. Et au-delà, ce document exprime-t-il le projet de la seule frange sarkozyste du Medef ou celui de toute l'organisation patronale ?
En tout état de cause, à défaut de grandes novations dans les propositions ou d'imagination, ce document persiste dans le travail de sape et dans la volonté de liquider le modèle social construit en France depuis la fin de la Seconde guerre mondiale par le Conseil national de la Résistance, les luttes sociales et les gouvernements progressistes et socialistes.
La volonté affirmée de déroger durablement au salaire minimum, la mise en cause d'une durée légale du travail maximale pour toutes et tous, l'obstination à élargir la brèche du travail le dimanche et demain la suppression de jours fériés, enfin la revendication forte de plus de baisse de charges et de suppression de taxes apparaissent plus comme des provocations que la marque d'un réel désir "d'animer le débat" avec les autres partenaires et acteurs sociaux.
Dans la crise économique et sociale très grave que traverse la France, le Parti socialiste condamne le contenu de ce document, il s'interroge sur l'objectif réel poursuivi par la direction du Medef et il appelle l'ensemble des partenaires et acteurs sociaux à construire pas-à-pas dans le respect réciproque un dialogue social apaisé qui permette de renforcer la compétitivité de l'économie française tout en protégeant les plus vulnérables.
François Kalfon, secrétaire national au travail, l'emploi, la formation professionnelle et le dialogue social