1933, nous sommes en Louisiane et ce sont encore les beaux jours de la ségrégation. Doug Winston, véritable force de la nature, est du mauvais côté de la barrière. Malgré les brimades, il relève la tête et veut se rebeller contre cette haine...
René Follet et Pascal Bresson nous avaient livré L’Affaire Dominici, il y a quelques années. Le duo revient avec Plus fort que la haine. Malgré un scénario quelque peu linéaire, Pascal Bresson tisse une histoire où les plaies sont encore vives. Le racisme par la couleur de peau et la ségrégation. Doug Winston aurait pu mal tourner, mais bien conseillé, il se tourne vers le noble art : la boxe. Ce sport, violent et risqué, abat toutes les barrières. A force de s’entraîner, Doug Winston vaincra son plus grand adversaire, sa haine. On suivra avec passion ce jeune homme rebelle et voulant la justice. Ni la violence, ni la soumission lui apporteront quelque chose, seul le sport le libérera. Son père aussi est un personnage intéressant. Soumis à l’homme blanc, il est fier et n’hésitera pas à se mettre en péril pour que son fils soit reconnu. A l’opposé, John Sanders, fait un adversaire qui aurait pu être irascible, mais sous la patte de Pascal Bresson, il devient humain.
Plus qu’une histoire, c’est un point de l’histoire qu’est Plus fort que la haine. Comment des hommes peuvent être aveuglés par des préjugés et comment d’autres arrivent à passer au-dessus ; que ce soit par le sport ou l’amour.
Selon Pascal Bresson, selon l’éditeur, cette bande dessinée serait la dernière de René Follet. Ce maître arrive à maîtriser chaque case. Son trait permet de montrer une ambiance en quelques coups de crayons. Son expérience et son talent permettent de créer des planches magnifiques. Ce n’est donc pas une bande dessinée que nous avons là, mais une suite de cases sur lesquelles on pourrait s’arrêter.
Il y a malheureusement un hic. La police utilisée n’est pas en accord avec le dessin. Voilà qui pourra peut-être gêner la lecture.
Plus fort que la haine est un joli message d’espoir envers les générations futures, mais aussi une formidable démonstration de l’art dessiné par un de ses maîtres : René Follet.