Sin City T.2 J'ai tué pour elle, Frank Miller

Par Soukee

Sin City est une série en noir et blanc de sept comics écrite et dessinée par Frank Miller et publiée de 1991 à 2000 chez Dark Horse. Ell est publiée en France d'abord aux éditions Vertige Graphic puis chez Rackham. Le deuxième tome de la série, J'ai tué pour elle, est paru en 1994 aux États-Unis et en 2002 en France. 

Sin City, la ville du pêché. Dwight McCarthy est spécialisé dans la prise de photos compromettantes pour alimenter les procédures de divorce. Solitaire et marginal, il exècre ce métier et espère le quitter sous peu. 
Un soir, la femme qu'il a tant aimée et qui l'a quitté pour un autre, le rappelle. Ava, c'est son nom, lui demande de l'aide. Mariée à un homme qu'elle décrit comme violent, elle se sent menacée et demande à son ancien amant de l'aider. Dwight refuse, dans un premier temps, puis retombe dans les filets d'Ava...

J'avais lu le premier tome il y a quelques années, après être tombée sous le charme de l'adptation ciné de Robert Rodriguez et Frank Miller. Et puis, comme pour beaucoup de séries, n'ayant pas le deuxième tome sous la main, j'ai laissé passer du temps avant de poursuivre ma lecture. 
Impossible de passer à côté de l'adaptation ciné de ce deuxième volet de la série, qui sort aujourd'hui... Et le hasard a fait qu'en allant faire une virée dans ma nouvelle médiathèque, je suis tombée sur cet album. Je l'ai donc dévoré, avant de succomber pour le film cette fin de semaine. Bon ça, c'était pour contextualiser ma rencontre avec cette lecture. Maintenant amorçons ma critique à proprement parler. 
Difficile de ne pas débuter celle-ci par le magistral travail graphique réalisé ici par Frank Miller. Le noir et blanc est travaillé ici à l'extrême et offre une atmosphère sombre absolument envoûtante qui hape le lecteur dès les premières planches. Les détails sont soignés, le travail sur la lumière fabuleux, le jeu des contrastes des plus intéressants. On en vient à s'interroger sur ce qu'il faut regarder à chaque vignette : le noir est-il le dessin ou est-ce le blanc ?  
Les personnages se découpent, entre ombres et lumière. Leurs traits sont anguleux, acérés. Même les corps féminins, pourtant pulpeux, semblent affûtés, comme s'ils étaient prêts au combat qui sourd au fil des pages.  
Ville tentaculaire et protéiforme, Sin City palpite au fil des pages, non sans rappeler l'ambiance des grands polars américains. Elle semble rongée par le mal. Truands et corrompus l'habitent, et rares sont ceux qui en sortent indemnes. Le lecteur suit avec avidité le parcours de Dwight, mais aussi de Marv, héros du premier tome, ou encore de Nancy, l'inoubliable strip-teaseuse.   
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que c'est à la fois violent, sombre, trash et sex. Si vous connaissez la série, vous ne serez pas surpris. Pour ceux qui n'ont vu que le premier film, l'album en est l'origine. Entre érotisation de la ville et violence. On s'imerge dans cette ingtriguetortureuse, aux côtés de personnages torturés, pour n'en sortir qu'une fois la dernière page tournée (ce qui n'est pas sans me rappeler ma rencontre avec Walking Dead)Sublime, c'est le mot. 

D'autres avis sur ce tome : Mo' (intégrale de la série), Yaneck, Yvan, etc. 

Voici ma 67e participation  à la  de Mango
et ma 55e au Top BD des blogueurs de Yaneck (17/20)

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 Si vous êtes passés à côté de la bande-annonce de l'adaptation ciné qui sort aujourd'hui, la voilà.