Peter Quill est un homme enlevé sur Terre à la fin des 80's, Gamora la fille adoptive de Thanos, Rocket Racoon un raton-laveur maniant le flingue, Groot un homme-arbre et Drax un vengeur tatoué. Tout ce beau monde va s'unir face aux hommes de Thanos cherchant à tout prix une sphère contenant des pouvoirs destructeurs...
La critique spatio-débilos-déglingos de Borat
Alors qu'Ant Man est franchement en train de se casser la gueule depuis trois mois (malgré que son tournage a enfin commencé il y a quelques semaines), Les gardiens de la galaxie cartonne. Pourtant le projet n'avait rien de facile face à l'énième Captain America ou Avengers. Surtout quand le comic-book est aussi connu que Spider Woman (soyez sérieux une seconde qui connaît en dehors des connaisseurs?) et que le réalisateur est un gars de la Troma, qui a fait le grand écart en passant des nazebroques scénars des Scooby-doo à un film aussi jubilatoire que Super (Ellen Page qui viole Rainn Wilson en tenue de super-héroïne dans le genre merveilleux ça se pose là!). Heureusement la promotion a largement fait le travail (même si trois comics sont seulement sortis en France, ce qui s'avère pauvre tout de même) et le film est le plus gros succès au box-office ricain de l'année, devant Captain America: The Winter Soldier qui se tenait pourtant en bonne place. Les gardiens de la galaxie sont finalement engagés dans la Marvel Cinematic Universe avec une bonne mention. Et pour cause, ces Gardiens sauvent vraiment la mise en s'avèrant être le spectacle le plus ambitieux de Marvel Studios depuis ses débuts en 2008.
Plus de super-héros à l'horizon (malgré des personnages étranges ou ayant de la force), même si on retrouve quelques éléments comme le Collectionneur incarné par Benicio Del Toro et certains trophées elfes aperçus dans Thor: The Dark World ou Thanos entraperçu dans la séquence post-générique d'Avengers (et désormais doublé par Josh Brolin) servant de fil conducteur puisque Gamora a vu ses parents mourrir sous son feu et est devenue sa fille adoptive et on découvre ses lieutenants dont sa fille légitime. En gros, il faut vraiment aller à la loupe pour voir un quelconque rapport avec les Avengers et leurs aventures respectives et à vrai dire tant mieux. Il était temps que la Marvel, pour ses films solo, se sortent des super-héros et fasse découvrir un nouvel univers (comme Blade l'avait fait avec les vampires sur leur collaboration avec New Line). Avec le space-opera, il ne fallait pas rigoler, étant donné que suite aux succès de Star Trek, Star Wars et Alien un grand nombre de space-opera sont sortis avec bien moins d'intérêt et produits à la sauvette. Preuve en est des films comme Les mercenaires de l'espace ou Starcrash. Il ne fallait donc pas que Les gardiens de la galaxie ressemble à un vulgaire ressucé de Star Wars. Malgré quelques références, le film se tient pourtant bien. Bien évidemment, on pense indéniablement à Han Solo pour le personnage de Star Lord.
Un baroudeur de l'Espace faisant des alliances qui lui sont parfois fatales et sortant vannes sur vannes (même quand ce n'est pas le cas, comme lorsqu'il cite son nom de code et que ses assaillants ont comme une tendance absente!) tout en draguant la première donzelle venue (dont Gamora). Les multiples races de personnages renvoient à toutes les sortes de créatures fourmillant dans l'univers de Lucas. D'ailleurs un des concept-art montrait nos héros dans une sorte de bar à la Cantina. Mais notre baroudeur a sa petite histoire, ce qui le rend attachant. En effet, notre joyeux larron garde toujours son walk-man sur lui, seul souvenir de sa Terre natale et sutout de sa mère décédée. Une situation initiale pour le moins pathos en apparence mais qui fonctionne. On sent chez ce jeune homme une volonté de garder sa mère auprès de lui par cet objet. Gamora est un peu dans le même cas même si elle a une carapace et que son traitement ne le permet pas dans ce film. En effet, elle a été entraîné à tuer après le massacre de sa famille, devenant une femme froide et avide de vengeance. Néanmoins, elle redevient sentimentale aux côtés de Star Lord. Pareil pour les trois autres cocos, Groot étant le dernier de son espèce, Rocket Racoon un raton-laveur modifié et Drax un être épris de vengeance.
Chacun (à part peut être Groot) a une rage qui bouillone à l'intérieur même si on est plus dans la déconnade. Une parfaite bande de bras cassés bien loin de l'héroïsme des Tony Stark et Captain America et qui accumule les conneries au fil de l'aventure avec une désinvolture pas possible. L'évasion en est une belle preuve, avec un raton-laveur qui mitraille à tire-larigot et un Star Lord qui n'hésite pas à tirer sur des bonhommes pour récupérer son walk-man avant de ressortir avec ses baskets avec turbo-réacteurs en pleine Espace avec Escape (aka l'hymne à la Pina Colada!) en fond sonore! Il faut dire que pour le coup, la bande-originale de chansons n'est pas un accessoire car comme dit plus haut c'est l'héritage de la mère de Peter Quill. Il y a donc un certain sens dans cette compilation et ce n'est pas un accessoire (QT dans ta gueule!). Ainsi le jouissif Hooked than a feeling cotoie Marvin Gaye et le slow I'm not in love rencontre les Jackson Five. Purement jouissif. Pour le reste, le film accumule les beaux moments de bravoure et notamment une bataille finale jubilatoire à la fois dans ses combats que ses ballets aériens. Visuellement le film est superbe visuellement s'imposant comme bien plus classe que la quasi-totalité de la Marvel Cinematic Universe. On regrettera peut être un méchant à la mythologie peu évoquée, ce qui est dommage vraisemblablement le coco ayant une belle rivalité. Par contre on sera plutôt hilare devant la séquence post-générique où le canard préféré de George Lucas fait son apparition. Du pur clin d'oeil (d'ailleurs le personnage est plus ressemblant que dans le film de 1986 du modèle comics) mais clairement jouissif. Par contre, merci à Disney France d'avoir changer un dialogue faisant d'une déclaration de Peter un anachronisme merveilleux: si Peter est partie de la Terre à la fin des 80's comment peut-il connaître Jack Sparrow qui n'a été connu que depuis 2003?! Cherchez l'erreur.
Un excellent space-opera à la fois divertissant et jouissif, et où Marvel se fait enfin plaisir.
Note: 17/20