Parmi les géniales manifestations du 100 ans du Comoedia auquel j'ai eu la chance d'assister, je ne peux faire l'impasse sur celle qui cet après midi a vu mes enfants et moi même aller assister au ciné concert de l'ARFI, séance mélangeant cinéma et musique pendant laquelle l'orchestre Workshop de Lyon a mis en musique 4 chefs d'oeuvre de l'âge d'or du cinéma muet burlesque hollywoodien, et si les mythiques Charlie Chaplin et Laurel et Hardy étaient évidemment de la partie, le vrai roi de la projection fut incontestablement Buster Keaton, moins connu que ses comparses, alors que comme les deux courts métrages ( Malec Forgeron et Les Voisin) présentés cet après midi l'ont montré ) l'artiste n'avait rien à leur envier niveau génie comique.
Cela se voit largement dans l'autobiographie qui lui est consacrée et qui est sortie en avril dernier chez Capprici, "La Mécanique du rire" (un titre faisant référence à une de ses oeuvres les plus célèbres, la Mécanique du Générale redifusée parfois sur grand écran).
Dans cette indispensable auotbiographie ( réédition d'un livre paru en France en 1984 et reprenant le texte publié en 1960 six ans avant la disparition de Buster Keaton), on y voit en effet que Buster Keaton ne peut se réduire à la créativité de ses gags. Parmi les grands comiques du cinéma muet, « l’homme qui ne rit jamais » est l’un des premiers à comprendre l’importance du rôle de la caméra dans l’invention comique.Dans cette autobiographie d’une rare modestie, Keaton raconte une vie marquée par l’évolution du cinéma et la dureté d’Hollywood : l’enfance et la scène, l’expérience de la guerre, l’entrée dans le cinéma, le succès et le passage à la réalisation, puis le fulgurant déclin peu après l’arrivée du parlant...
D’anecdotes de tournages en astuces filmiques de la mécanique keatonienne, l’ouvrage est aussi l’histoire de ceux que Keaton rencontre : Mack Sennett, Fatty Arbuckle, Charlie Chaplin, Harry Langdon, Harold Lloyd ou encore les Marx Brothers. La Mécanique du rire est un témoignage unique de l’esprit singulier d’un homme qui a traversé Hollywood, de son essor à la fin de son âge d’or, connaissant quelques problèmes intimes ( notamment liés à l'alcool) et quelques problèmes professionnels avec les grands studios américains, notamment la mythique MGM.
A noter la magnifique la mise en forme des éditions Capricci, toujours aussi classieux dans leur pagination. que le contenu, qui passe en revu la prime jeunesse de Keaton. Bref un ouvrage absolument indpensable pour tout cinéphile fan du cinéma muet d'avant guerre.