Manuel Valls I Photo ©Maxppp
Faraud, le premier ministre a obtenu la confiance des députés... mais la majorité qu'il a obtenue est plus étriquée, avec 269 voix pour et 244 contre. Il avait obtenu 37 voix de plus en avril dernier. On recense en effet 31 abstentions socialistes des "frondeurs".La réunion matinale des députés socialistes dits frondeurs a débouché, hier, sur "une tendance à l’abstention", mais "chacun votera comme il le sent", a affirmé Laurent Baumel. Aux médias, postés devant le bâtiment du 101 rue de l’Université avant la réunion de l’ensemble du groupe socialiste, Christophe Borgel avait prédit "une majorité pour la confiance", "entre 20 et 30" abstentions.Le discours du Premier ministre Manuel Valls s’est achevé sous une "standing ovation" du côté socialiste. "Ma seule mission, c'est d'avancer. (...) La France n'est pas condamnée à être la nation la plus pessimiste (...). La France est un grand pays. Soyons fiers de redresser notre pays, soyons fiers de relever de grands défis. Oui, j'ai besoin de votre confiance, cette confiance, c'est la force que nous allons redonner à la France." Notons qu’au piquet, l’éphémère secrétaire d’Etat Thomas Thévenoud, qui s’accroche à son siège de député, n’était pas présent dans l’hémicycle de l’Assemblée, lors de cette arrogante déclaration de politique générale.
Selon Christian Paul, député PS de la Nièvre, "il y a eu un désaveu massif lors des élections du printemps dernier et ce désaveu s’est confirmé depuis". Il a déploré que la politique suivie par le gouvernement n’ait pas "été changée". "Elle a plutôt été approfondie, voire durcie", a poursuivi le membre de la commission des Affaires sociales, citant les dossiers des seuils sociaux ou du travail dominical. Le proche de Martine Aubry a regretté le "gâchis historique" que représentent selon lui les premières années du quinquennat de François Hollande, marquées par un abandon des "engagements de 2012".
"Manuel Valls est monté à la tribune comme on monte à l’échafaud" a clamé Bruno Retailleau, Sénateur de Vendée et candidat à la présidence du groupe UMP du Sénat. "En effet, nous n’avons pas assisté à un discours de politique générale, mais à un discours de panique générale. Manuel Valls était condamné à jouer les équilibristes pour tenter de réduire les fractures créées par François Hollande. Fracture économique avec des résultats économiques désastreux, fracture territoriale, avec une réforme qui méprise la ruralité, fracture politique, avec une majorité éclatée.""Au cours de son discours, le premier ministre a promis tout et son contraire. La baisse des déficits mais l’embauche de fonctionnaires supplémentaires, des économies mais la revalorisation des prestations sociales, le redressement économique mais le refus des vraies réformes comme l’assouplissement du code du travail ou la remise en cause des 35h, une simplification territoriale, mais la création d’une carte des départements à 3 vitesses" a-t’il souligné.
Dans cette panique générale, donc, Manuel Valls semble avoir oublié les Français. Hier après-midi, le Premier Ministre s’est adressé à la gauche au cours d’un débat interne du PS, sans vraiment s’adresser à l’electorat. Pas dupes, les Français oubliés, notamment les plus fragiles, vivant dans les territoires ruraux semblent clairement méprisés par le Gouvernement. N’oublions pas qu’en politique, on peut réussir contre son camp, mais pas sans les Français.FG