Masters of Sex // Saison 2. Episodes 9 et 10. Story of My Life / Below the Belt.
Je suis de plus en plus surpris par cette seconde saison de Masters of Sex tant il y a parfois de hauts et de bas. J’ai cependant peur de terminer cette saison 2 dans le sens où la série nous a offert tellement de belles choses et puis son arrivée dans les années 60 induit peut-être de nouvelles choses. Si Masters of Sex semble ressembler parfois à Mad Men, je me demande si cela est fait exprès. Si les scénaristes ont calculé leur coup afin de transformer leur série en quelque chose d’un peu plus proche de ce que les critiques pourraient avoir envie de voir des années 60 (car Mad Men semble être le seul repère du genre apparemment) mais d’un autre côté j’ai aussi envie de croire que ce n’est qu’un concours de circonstances. Après tout cela reste tout de même globalement assez réussi dans son ensemble alors pourquoi bouder notre plaisir. « Story of my Life » était donc un très bel épisode, avec des moments que l’on a envie de déguster miettes par miettes. Je pense par exemple au brillant discours de Christian Borle. Je ne m’attendais pas du tout à ce que cela me touche et me captive autant mais je suis forcé de constater que c’est bel et bien le cas. Disons que le personnage de Frank en lui-même est quelqu’un que j’aime bien.
Si au fond il n’est pas là pour apporter du conflit avec son frère Bill, on a malgré tout l’impression que c’est ce qui se passe là dedans et je trouve ça d’autant plus surprenant. Car la dynamique duo qu’il y a entre Bill et Frank reste assez merveilleuse dans son ensemble. Une fois de plus, la série exécute tout ce qu’elle a sous les doigts de façon merveilleuse, que cela soit les décors, les costumes, la musique ou même la mise en scène. Tout est fait pour que l’on passe un agréable moment. C’est sublime tout simplement et les yeux écarquillés du téléspectateurs ne peuvent même pas tout emmagasiner. J’aurais parfois envie de revoir les épisodes que je vois de Masters of Sex une seconde fois, histoire de m’imprégner un peu mieux de l’univers, de ce que la série tente de faire à droite et à gauche. Mais je n’y arrive pas. D’une part par manque cruel de temps mais d’autre part par peur de ne pas réussir à autant apprécier ce met une seconde fois de suite alors que j’ai pu l’apprécier une première fois. Quoi qu’il en soit, je dois avouer que j’aime aussi énormément ce qui se passe entre Bill et Virginia. Disons que la relation entre ces deux personnages, à la fois d’un point de vue personnel (toutes ces scènes dans la chambre d’hôtel, cherchant encore une fois à créer de l’intimité, etc. sont merveilleuses) et d’un point de vue professionnel (pas facile encore une fois de relancer cette étude).
Il y a bien évidemment des intrigues très secondaires, comme Libby bénévole pour CORE. C’était d’ailleurs une intrigue un peu trop secondaire à mon goût qui n’avait peut-être même pas sa place dans cet épisode en particulier. Surtout que cet épisode est à mon sens avant tout celui de Bill et Virginia mais aussi de Bill et Frank. L’épisode se concentre alors sur les histoires de ses personnages et de ce qu’ils peuvent faire au travers de leur évolution. Il ne faut pas non plus se cacher derrière le mensonge et accepter la vérité qu’il y a au fond de chacun de nous. C’est ce que tente de nous dire Frank. En tout cas, c’est comme ça que je l’ai ressenti et ce n’est pas bête d’ailleurs. Libby et Gini quant à elle vont tenter de mentir et forcément échouer lamentablement car contrairement à certains bons menteurs de Masters of Sex, ces deux femmes ne sont pas du tout faites pour ça, tout simplement. Mais d’un autre côté, ce n’est pas bête non plus de tenter de développer les sentiments de chacun des personnages à un moment de leur vie où finalement des choses changent et évoluent. Le discours de Frank était merveilleux, l’une des plus belles scènes de la saison à mon humble avis. C’est même ce qui donne de la lumière à cet épisode (qui en avait déjà mais qui en a un peu plus pour l’occasion).
C’est beau, bien fait et donc je ne peux que m’incliner une fois de plus devant les scénaristes de Masters of Sex. Mais le son de cloche est légèrement différent avec « Below the Belt », certainement l’un des épisodes les plus décevants de la saison. Transformer Bill en quelqu’un d’acerbe est peut-être une erreur que la série a fait. Cet épisode est presque too much dans sa façon de faire avec Bill et de sa personnalité. J’ai beau adorer Michael Sheen dans la peau de ce personnage, il est vrai que cette année on ne peut pas dire qu’il ait été le plus gentil du monde. Mais est-ce que cela veut dire que Masters of Sex mérite une déculottée. Non plus. En effet, bien que Bill soit quelqu’un d’un peu irritant par moment, cela ne veut pas pour autant dire que je vais vilipender la série. Non, car j’aime ses personnages, ses intrigues, ses idées, mais cet épisode était parfois un peu trop simpliste. Si Bill se doit apparemment trouver un moyen de se faire une bien meilleure place dans le monde, se faire un nom car ce n’est pas encore totalement réussi pour le moment après tous les échecs que Bill a pu essuyer, à la fois avec la fin de la saison 1 mais également avec ses relations complexes avec les hôpitaux dans la première partie de la saison 2.
J’aime bien aussi combien Libby semble convaincue que tout cela ne doit pas se terminer de cette façon. On peut la comprendre, notamment son attachement pour Bill mais je pense qu’il est peut-être temps de laisser, comme Betty a pu laisser tomber avec Don. C’est comme ça. Surtout quand on voit à quel point Libby mérite bien mieux que cette relation. Je me demande bien ce que la suite de la saison va bien pouvoir nous offrir mais pour ce qui est de cet épisode, je dois avouer que je ne m’attendais pas du tout à ces scènes là, notamment Lagham qui fait tout pour garder son boulot, les relations sexuelles toujours aussi étranges mais passionnantes de Bill et Virginia (car l’on ne voit pas vraiment où est-ce que cela peut réellement aller) sans parler de la scène finale où Bill se retrouve face encore une fois au fait qu’il est devenu irritable. Mais c’est vraiment réussi à mon goût. Finalement, ces deux épisodes de Masters of Sex étaient très différents avec un équilibre très différent également. D’un côté quelque chose d’onctueux et merveilleux, de l’autre quelque chose d’un peu moins intéressant à mon goût. Peut-être que cela vient justement du fait que les scénaristes de la série qui tentent de trouver la bonne balance entre certains éléments et d’autre. Ce n’est pas parfait mais justement, on ne peut pas non plus demander à cette série d’être tout le temps parfaite. Après tout, Mad Men a déjà eu des épisodes décevants.
Note : 9/10 et 7/10. En bref, de beaux discours, de beaux moments, comme toujours.