Sortie le 3 avril 2013
Résumé de l’éditeur : chez Belfond
Dans le Maine, de nos jours. A 42 ans, Laura Warren sent qu’elle est à un tournant de sa vie. Depuis quelques temps, cette technicienne en radiographie, au professionnalisme et au sérieux loués par tous, se surprend à être de plus en plus touchée par la détresse de ses patients. Elle ne trouve pas beaucoup de réconfort à la maison : son mari est sans emploi depuis 19 mois ; son fils, artiste dépressif, se morfond depuis sa rupture amoureuse et sa fille s’apprête à partir à l’université. Aussi voit-elle dans cette conférence à Boston une parenthèse bienvenue, sans imaginer que ces quelques jours vont bouleverser à jamais son existence… Richard Copeland est lui aussi en pleine confusion. A l’étroit dans un mariage contracté par dépit plus que par amour, incompris par une femme devenue de plus en plus distante, frustré professionnellement et connaissant de grandes difficultés avec son fils, un garçon brillant mais psychologiquement très instable, il rêve de s’échapper. Entre ces deux esseulés, une folle passion, un aperçu du bonheur, un avant-goût de liberté. Une autre vie serait-elle possible ? Et pourtant… Et si, finalement, la plus grande peur de l’homme était d’accéder au bonheur ?
L’avis de Linagalatée :
Laura Warren, est manipulatrice radio dans un petit hôpital du Maine. Entre Dan son mari, sans emploi depuis 19 mois, et Ben et Sally ses enfants adolescents sur le point de quitter la maison, elle se sent triste et fatiguée. Son métier qu’elle adore pourtant, la laisse chaque fois plus déprimée par les diagnostics qu’elle devine dès le premier coup d’œil ; aussi quand le médecin avec qui elle travaille lui propose d’aller à une conférence à Boston, elle y voit avec bonheur, l’occasion de « prendre un peu l’air ».
Richard Copeland est courtier en assurances, lui non plus n’est pas très heureux ni professionnellement ni en amour. Il a toujours été sous le joug de son père et son mariage bat fortement de l’aile. Lui qui aime tant la lecture et la poésie ne trouve aucune oreille attentive auprès de son épouse.
Rien ne prédestinait à priori à ce que ces deux personnages se rencontrent, si ce n’est le hasard dans le hall de leur hôtel à Boston. Ils vont commencer à discuter de tout et de rien, une rencontre banale qui va à jamais bouleverser leur vies. Ils ont tout en commun, chacun un couple qui va mal, un garçon dépressif à problèmes, et incompris de leurs conjoints. Ils sont complètement sous le charme l’un de l’autre, mais pour chacun d’eux « sauter le pas » est très compliqué dans la mesure où ils ont un profond respect pour leur mari et femme. Laura aime son mari malgré son caractère irascible et son manque de tendresse évident. Mais de là à le tromper !
C’est une histoire bouleversante que Douglas Kennedy nous raconte là, deux être partagés entre la volonté d’être heureux et leur devoir moral envers leurs familles. Un coup de foudre incontrôlable qui va les mener à des réflexions très profondes sur leurs désirs réels, et qui en même temps va les ramener à l’insouciance des premières amours adolescentes. Le bonheur de se reconnaître dans ce que l’autre aime et ressent. « Mais moi aussi, c’est fou ! » pourrait être l’expression qui leur correspond le mieux. Deux personnages très touchants de découvrir que le bonheur existe et qu’il est à portée de main.
Le personnage de Dan, le mari de Laura, est aussi très intéressant. Il décrit parfaitement le désarroi de celui qui a perdu toute confiance en lui et en la vie. De celui qui professionnellement va de déception en déception, qui s’en veut énormément et se renferme un peu plus chaque jour sur lui-même et se coupe inconsciemment de sa famille, qu’il aime pourtant. On ressent fortement sa souffrance même s’il ne l’exprime pas, il sent bien que Laura lui échappe mais il accumule les maladresses.
Un histoire de couple ordinaire, dans une vie ordinaire, que Douglas Kennedy rend extraordinaire, parce qu’il raconte l’espoir, le désir, la culpabilité. Une histoire qui devient extraordinaire sous sa plume parce qu’elle est belle, qu’elle est simple, et que chacun en rêve.