Revenir à une cellule capable de se différencier en n’importe quelle cellule spécialisée pour former ensuite un organisme c’est le défi de ces chercheurs britanniques qui rapportent dans la revue Cell leur méthode pour « réinitialiser » des cellules souches humaines de manière à ce qu’elles possèdent les mêmes caractéristiques que des cellules embryonnaires âgées de quelques jours. Des conclusions qui pourraient, à terme, élargir la voie de la médecine régénérative et qui, dans un premier temps, en apprennent sur les mécanismes du développement humain précoce.
Les chercheurs de l’Université de Cambridge, l’Université de Londres et de l’Institut Babraham (UK) ont voulu dépasser en antériorité le stade des cellules souches déjà à stade précoce capables de faire plusieurs types de cellules et de tissus, appelées cellules souches pluripotentes pour aboutir à des cellules totipotentes, c’est-à-dire capables de se différencier en n’importe quel type de cellule ou de tissu dans le corps humain et de constituer un organisme entier. Un défi auquel se heurtent plusieurs équipes de recherche, avec des résultats parfois controversés.
Ici, les scientifiques britanniques exposent les techniques biochimiques utilisées pour parvenir à ce stade plus primitif, de cellules souches embryonnaires très peu de temps après la fécondation. Les chercheurs « sont partis » de cellules souches pluripotentes humaines, les ont cultivées avec toute une combinaison de facteurs de croissance biologiques et chimiques et ont surveillé leurs mécanismes de réplication, l’expression des gènes et l’activité des protéines codées tout au long de ces processus. Cela leur a permis d’identifier une voie de retour en arrière.
Une voie de réinitialisation à zéro:
- La surveillance de certaines protéines a orienté l’équipe sur une voie biologique conduisant à la "remise à zéro" des cellules pluripotentes à un état antérieur, équivalent à celui de cellules souches embryonnaires à l’âge d’environ 7 à 9 jours.
- En inhibant d’autres voies biologiques, les chercheurs parviennent à figer ces cellules dans cet état hyperprécoce.
- Les cellules « pluripotentes », ainsi obtenues , sont décrites comme capables de se renouveler et comme stables sur un plan génétique.
C’est donc la preuve de concept de la faisabilité de ce retour cellulaire en arrière jusqu’au stade précoce de la totipotence. Si les implications directes de cette recherche expérimentale ne sont pas évidentes, c’est une première étape vers une polyvalence extrême. Cependant, prudemment, les chercheurs concluent qu’ils ignorent encore si ces cellules plus primitives seront un meilleur point de départ que les cellules souches pluripotentes.
Source:Cell September 11 2014DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.cell.2014.08.029Resetting Transcription Factor Control Circuitry toward Ground-State Pluripotency in Human
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