Le fait que certains États insulaires du Pacifique menacent de reprendre les exécutions ternirait la réputation d'une région dont le bilan en matière de peine de mort est quasiment parfait, a déclaré Amnesty International à la fin de la Conférence sur les petits États insulaires en développement (PEID) aux Samoa.
"La décision prise par des pays comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Kiribati de réintroduire la peine capitale est profondément inquiétante dans une région au bilan presque parfait dans ce domaine depuis quelques années. Par exemple, au cours de l'année écoulée, pas une seule exécution n'a eu lieu et aucune condamnation à mort n'a été prononcée", a déclaré Kate Schuetze, spécialiste du Pacifique à Amnesty International.
La conférence sur les PEID a convié 109 pays à débattre d'un ensemble de questions relatives au développement durable, et fourni une occasion d'échanger sur la peine capitale.
Selon l'évaluation annuelle effectuée par Amnesty International sur les exécutions dans le monde, la sous-région du Pacifique n'a procédé à aucune mise à mort et seuls quatre pays maintiennent ce châtiment.
Cependant, au cours de ce sommet, l'État de Kiribati a fait part de son intention d'introduire la peine de mort dans le Code pénal. Il a ainsi emboîté le pas au gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée qui a mis en œuvre des modifications législatives en 2013 afin d'autoriser le rétablissement des exécutions par injection létale.
"Les gouvernements du Pacifique devraient être fiers de leur bilan en matière d'exécutions. La peine de mort est une violation pure et simple du droit à la vie. Elle n'est certainement pas la bonne réponse aux terribles homicides et violences ayant visé des femmes qui ont choqué la région ces dernières années. Absolument aucun élément tangible ne prouve que la peine capitale ait un effet particulièrement dissuasif sur la délinquance", a déclaré Kate Schuetze.