Parler du suicide d’une façon positive peut créer des réactions d’imitation, faussement faire croire à des personnes fragiles que le suicide pourrait être une option pour eux.
Le suicide de Robin Williams
Je ne voulais pas prendre position dans le suicide de Robin Williams. Parce que j’ai les yeux cernés par la fatigue. Je travaille 15 heures par jour. 7 jours sur 7. Parce que j’interviens déjà sur Internet auprès de personnes fragiles qui sont envahies par des pensées suicidaires. Parce que je vais écrire ce billet sans avoir le temps de le relire. Compte tenu de l’importance du sujet, j’aurais préféré passer mon tour.
J’ai reçu beaucoup de demandes pour que je prenne position. Même des demandes directes. Malgré tout, j’avais décidé de ne pas en parler. Parce que je fais confiance aux journalistes du Québec de bien couvrir le sujet.
Le traitement médiatique du suicide
Nos débats sur la façon de traiter le suicide ont porté fruit. Les journalistes Québécois en font, majoritairement, un excellente couverture.De temps à autre, je suis obligé de dénoncer quelques fautes éthiques ou morales dans le traitement du suicide. Parfois c’est pour bien faire mais certains producteurs se mettent les 2 pieds dans les plats.
Et tous les gains que nous avions fait auprès des journalistes sont maintenant annulés par la force des réseaux sociaux.
Suicide Robin Williams et les réseaux sociaux
Dans le suicide de Robin Williams, The Academy of Motion Picture Arts and Sciences,les gens qui sont derrière les Oscars, ont mis en ligne sur Twitter une image du suicide de Robin Williams qui valorise le suicide et qui met en danger tous les internautes qui pourraient déjà être dépressif.
Selon le site d’analyse des réseaux sociaux, ont parle de 270,000 personnes qui l’auraient partagées, permettant à plus de 69 millions de personnes d’avoir vu cette très… très… mauvaise description d’un suicide.
Je suis convaincu que les gens de cette académie n’avait pas de mauvaise intention. Mais on dit bien que l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Ça nous a pris 10 ans de travail auprès des journalistes du Québec pour avoir une couverture adéquate. En 10 minutes, un seul Tweet vient tout détruire. Les communications en 2014 sont plus faciles et plus rapides.
Mais pas toujours pour le mieux.
Ressources touchant le suicide
Je profite de cette occasion pour demander à tout ceux qui veulent parler du suicide de laisser, à la fin de leur billet, les cordonnées des ressources pouvant aider et soutenir les personnes qui seraient dérangées par le suicide. Parce que le suicide dérange.
Et n’oubliez pas que sur l’Internet, ce sont des gens de partout à travers le monde qui pourrait lire votre billet. Ne vous limitez donc pas aux ressources locales. Assurez-vous d’inclure des ressources internationales d’intervention auprès de personnes suicidaires. Et n’hésitez pas à les partager pour que nous fassions de même.
Article du Washington Post présentant la mauvaise couverture du suicide de Robin Williams.
Ressources en prévention du suicide:
Pour le Québec: 1-866-APPELLE (277-3553). Site Internet. Les CLSC peuvent aussi vous aider.
La France: Infosuicide 01 45 39 40 00. SOS Suicide: 0 825 120 364 SOS Amitié: 0 820 066 056.
La Belgique: Centre de prévention du suicide 0800 32 123.
La Suisse: Stop Suicide.
Autres textes sur le Suicide:
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Mauvaise couverture médiatique du Suicide
Vos commentaires sur le traitement par les médias sociaux du suicide de Robin Williams.