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Le conformisme nuit à la liberté intellectuelle

Par Patricia Goyenetche

sophismeEn créant ma plaquette commerciale, je me suis posée de nombreuses questions sur ce que je pouvais apporter de plus que mes concurrents. Mon point fort n'est pas reconnu par les professionnels car cela dérange. Je l'ai vu dans ma recherche d'emploi et cela se poursuit avec mon cabinet. Vais-je devoir arrêter ou faut-il persister dans cette démarche ? Et bien, j'ai choisi d'insister. En fait, ce n'est pas moi qui fait fausse route, et Normand Ballargeon renforce mon point de vue. Nous sommes tous manipuler par l'éducation qui nous impose un mode de pensée très orienté et des médias qui poursuivent en adaptant leur récit à ce qui est "socialement correct".

Normand Ballargeon est un professeur de philosophie de l'éducation québeccoise qui a écrit un livre sur "le petit cours d'auto-défense intellectuelle". Dans cette ouvrage il évoque l'impact du "conformisme" sur notre mode de pensée. Ce qui est "socialement correct" domine ce qui est "humainement correct". Nous n'agissons plus en tant qu'individu unique, mais en tant qu'individu représentant un groupe social (national, religieux, ethnique, etc.). Aussi lorsque les médias commentent un fait divers, ils s'appuient avant tout sur ce qui va le plus attirer les membres du groupe, sans les froisser ou les contrariés. Il faut faire du chiffre, augmenter l'audimat, peu importe que l'on mente, personne ne s'en rendra compte. Et bien ils ont raison.

Cette méthode est aussi utilisée en entreprise, et bien que l'on s'en défende, bon nombre d'audit ou de politique d'entreprise sont pris dans un même esprit conformiste. Il faut faire passer une idée, mais il faut assurer l'emballage. Il faut répondre aux attentes du "socialement correct" et non proposer un service ou une idée en l'état. Il y a des articles sur des méthodes révolutionnaires en management par exemple, il en est de même dans de nombreux domaines, nul n'est épargné, où l'on traduit une performance par une méthode très bien réfléchie et prédictive de réussite. En fait, cette méthode est en fait vide de sens. Elle ne reprend que des actions que nous pratiquons déjà, avec des concepts plus pratique. Elle a simplement généralisé une performance. Tout le monde ne peut qu'adhérer à cela, puisqu'il le pratique déjà. Mais on lui a donné un nom et donc c'est "socialement correct" et cela valorise l'image de marque de la société.

Il est alors facile de comprendre dans un tel contexte, qu'un individu qui vient présenter un regard "anti-conformiste" de manière à apporter une réelle plus-value à l'entreprise s'expose à plus de refus. Il est vrai que le confort passe avant tout par la satisfaction de ce que l'on pense. Mais faut-il privilégier le confort personnel au détriment d'une amélioration réelle de sa performance ? C'est Grandes écoles qui apprennent à répondre à ce "socialement correcte" et à qui l'on enseigne la langue de bois, sont-elles vraiment les porteuses de performance et d'amélioration ?

Quand on a appris à voir cette "emprise invisible" il est impossible de faire marche arrière. Et si l'on préfère entendre des paroles vides de sens alors il ne faut pas pleurer de voir les autres réussir parce qu'ils ont pris des risques. Ils auront toujours de l'avance sur vous.


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