- que pour créer 1% de croissance et 100.000 emplois, le Medef propose de supprimer deux jours fériés sur 11. Ça, c’est l’info numéro 1. Info numéro 2, je les numérote pour que vous suiviez mieux, est : autoriser les commerces à ouvrir le soir et le dimanche permettrait d'engendrer à terme entre 50.000 et 200.000 emplois nouveaux dans le tourisme, et entre 40.000 et 100.000 dans le commerce et la distribution, qu’on arrondira à 150 000 pour le tout. Ok, ok, ok, je dirais même, ok. Supprimons plutôt 10 jours fériés, ne gardons que le 1er mai, fête du travail, pour le symbole et la blague, ce qui permettra d’atteindre 5% de croissance et 500 000 emplois, auxquels on ajoutera les 150 000 du soir et du dimanche, auxquels je me permets d’ajouter les 500 000 si on travaille aussi la nuit, auxquels, tenez-vous bien, j’ajoute encore 2 000 000 d’emplois en supprimant les semaines de congés payés qui ne servent à rien sauf à dépenser toujours trop, à manger trop, à picoler trop. On va bosser, certes oui, mais qu’est-ce qu’on va avoir comme argent à ne pas dépenser pendant les vacances qu’on n'aura plus. On se sentira léger, on planera de bonheur. Entre le marteau et l’enclume, peut-on choisir l’an plume en faisant croire d’avoir mal entendu ?
- que Manuel Valls aurait dit, mais, là, vraiment, non vraiment là, alors qu’habituellement je peux faire preuve d’un très léger soupçon d’ironie, que je vous sais capable de valider de vos commentaires, là, vraiment, non, revêtons une bémolisation de façade à double tour et à brûle-pourpoint dans les grandes largeurs, car selon Le Monde, Manuel Valls aurait dit deux points ouvrez les guillemets ou imaginez-les ouverts : si d'ici trois à six mois, la situation ne s'est pas inversée, ce sera foutu. Admettons qu’au plus tard il ait dit ça dimanche matin entre deux croissants, ça nous donne au plus tard jusqu’à mi-mars. Et après ? Ohlala, ne me demandez pas de décrire après, ce sera foutu, d’après ce que le journal a dit de ce que le premier ministre aurait dit. Foutu, foutu, foutu. Que faire ? Se goinfrer à Noël et à la Saint-Sylvestre ou au contraire se serrer la ceinture dès maintenant. Entre le marteau et l’enclume, peut-on choisir l’an plume en faisant croire d’avoir mal entendu ?
- que d’après le ministre de l’Intérieur, 930 ressortissants français ou étrangers résidant habituellement en France sont aujourd'hui impliqués dans le djihad en Syrie et en Irak, dont 60 femmes, auxquels on doit ajouter 36 personnes tuées là-bas. Que voilà de la précision dans le chiffre, dites donc, n’est-il pas, ne trouvez-vous pas, isn’t it ? Si le chiffre est si précis, c’est que nos services de renseignement le sont aussi. Et si on sait si bien les compter, on peut donc, si on le veut, allez pour assurer, en mettant deux de nos soldats d’élite par djihadistes, voire trois, pour être vraiment certains d’être sûrs, donc en mobilisant 2790 de nos meilleurs hommes, on peut, si on le veut, quand le veut, les arrêter : on les ramène et pan-pan cucul par papa maman ou case prison et nettoyage de cerveau préalablement lavé ? Donc, tout va bien sous le ciel du jour, on est d’accord ? Ou alors, je m’enfume et c’est plus complexe que ça ? Entre le marteau et l’enclume, peut-on choisir l’an plume en faisant croire d’avoir mal entendu ?
Magazine Humeur
mardi 16 septembre 2014