La qualité des photos alourdit les pages web du e-commerce

Publié le 15 septembre 2014 par Pnordey @latelier

Le secteur du retail est touché par un ralentissement du temps de chargement de des pages web qui frustre les utilisateurs ; paradoxe qui vient de l’augmentation du poids des contenus, des images et des animations.

De façon paradoxale, le temps de chargement sur les sites d’e-commerce a tendance à ralentir – et non à accélérer comme l’état du hardware qui ne cesse d’évoluer pourrait le laisser penser. Une étude Radware récente revient en effet sur la détérioration du temps d’attente sur ce genre de site et détermine que la principale réponse est à chercher du côté du poids des images qui ne cesse d’augmenter sur plusieurs années de suite. Sur l’internet, le poids d’une page a une influence automatique sur le temps de chargement, puisque les données provenant des serveurs sont plus lourds à parvenir chez l’utilisateur. L’étude est construite à partir d’une statistique principale : l’augmentation de 49% du temps de chargement d’une page web entre 2013 et 2014. Seulement 14% des sites d’e-commerce fournissent une expérience client dite exemplaire, c’est-à-dire, en dessous de 3 secondes.

La détérioration de l’expérience-utilisateur

La complexité accrue des pages web depuis les années 2010 n’a pas ralenti le Time to First Byte, c’est à dire l’intervalle de temps entre la requête du navigateur internet et la réponse des serveurs. Serveurs qui sont restés très performant. C’est au niveau du "rendu", c’est-à-dire le temps que met l’information à apparaître sur le navigateur web d’un utilisateur, que la détérioration est la plus palpable, en doublant entre 2012 et 2014. La complexité des sites est donc le résultat d’une sur-accumulation d’images qui retarde l’affichage du site internet. D’autres phénomènes comme les "pop-up" viennent bloquer la lecture d’une page, en grisant le fond pour mettre en valeur une fenêtre centrale promotionnelle. La surcharge des pages internet, ou "page bloat", est un phénomène très relayé par les e-commerçants qui se retrouvent être les premières victimes. Ils sont les plus touchés par la variation à la baisse du taux de clic. En cause, très clairement, le poids des photos, et leur présence de plus en plus massive, dans un cadre fortement mimétique : une photo pleine-page pour annoncer le produit et le prix. C’est ainsi que le temps moyen de chargement d’une page web d’un site d’e-commerce (les 100 plus grands d’entre eux) est de 7,4 secondes en 2014, et il faut attendre 10,7 secondes pour que celui-ci soit entièrement chargé.

Quels efforts pour les sites d’e-commerce ?

Un classement a été établi pour comprendre les solutions mises en place par les sites les mieux optimisés. Ainsi, c’est Abebooks suivi d’Amazon qui arrivent en tête des sites les plus rapides à se charger. L’étude Radware tente de revenir sur les meilleures stratégies à mettre en œuvre pour les sites afin d’inverser la tendance. Tout d’abord, il y a un aspect d’ordre technique qui participe à  ce ralentissement général, qui est mieux maîtrisé par les grands groupes. La mauvaise utilisation de feuilles de style CSS, le langage de mise-en-page d’un site, et, plus généralement, une surcharge de langages utilisés trop abondamment. Par exemple, l’étude revient sur le JavaScript, base des animations sur une page web, qui n’est pas optimisé en adéquation avec les langages majoritaires, l’HTML et le CSS. Concernant les images, celles-ci ne sont pas compressées efficacement. Le format le plus commun, le JPEG, est parfois mal ajusté, ou n’est pas "progressif" dans son chargement ce qui ralentit le chargement de la page et détourne le client. Radware pointe donc l’opposition entre la relative facilité avec laquelle pourraient être réglés ces problèmes affectant les chiffres d'affaires des e-commerçants et la lenteur avec laquelle ceux-ci prennent ce problème en main.