#AirFrance #transportaérienLa compagnie Hop ! filiale d’Air France a décidé de fermer une ligne qu’elle ne juge pas rentable au 24 octobre. La CCI réclame un sursis.
La compagnie Hop ! a été à l’initiative de l’ouverture de la ligne, en 2011.© PHOTO
PHOTO ARCHIVES PASCAL COUILLAUD
Publié le 15/09/2014
par Alain BabaudLa ligne aérienne reliant La Rochelle à Paris-Orly fermera le 24 octobre au soir. La compagnie Hop !, qui en sous-traite l'exploitation à Chalair Aviation, l'a indiqué par courrier à la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de La Rochelle, gestionnaire de l'aéroport rochelais, dans le courant de l'été. La filiale d'Air France explique en effet que le compte n'y est pas. Le taux d'occupation de l'avion de 19 places mis en service sur la ligne depuis son ouverture, en 2011, atteint 61,97 % en cumulé, depuis le début de l'année (70 % cet été). Ce qui peut paraître faible, mais « c'est un très bon taux pour un avion de cette taille », explique le directeur de l'aéroport, Thomas Juin.Mais voilà, ce type de ligne accueille habituellement une clientèle d'affaires, quasi exclusivement. Ce qui n'est pas le cas à La Rochelle. Parce que la destination est touristique, un bon tiers des voyageurs sont des
touristes à qui ne peuvent s'appliquer les mêmes tarifs qu'aux entreprises. Résultat : le « coupon moyen », c'est-à-dire le prix de vente moyen du billet, n'est pas jugé suffisamment haut. Et
le transporteur estime que la ligne manque de rentabilité, malgré un très bon taux d'occupation des avions (deux allers-retours par jour).
Air France dans la tourmente
Dans un contexte économique serré qui pousse les grandes compagnies à faire des économies, et dans un climat social tendu (une grève touche la maison mère, Air France, cette semaine), Hop ! a décidé d'arrêter. Une perspective qui a amené le président de la Chambre de commerce de La Rochelle, Robert Butel, à réagir en demandant une prorogation de six mois. Le temps de « se retourner », c'est-à-dire de voir comment éviter la fermeture. Pour autant, il n'y a pas toujours eu une liaison vers Paris au départ de La Rochelle. « Entre 2000 et 2011, il n'y en avait pas », explique le directeur de l'aéroport. C'est la compagnie aérienne qui est à l'initiative de cette création accueillie comme une bonne surprise. Mais revenir à la situation antérieure est aujourd'hui perçu comme un recul regrettable pour l'économie rochelaise et charentaise-maritime. « Le train ne répond pas, seul, aux besoins des entrepreneurs. C'est évident. »
L'aide des collectivités ?
La solution pourrait donc être de faire classer la ligne au titre des obligations de service public, de manière à obtenir l'aide financière de l'État et des collectivités locales comme le Conseil général et la Communauté d'agglomération de La Rochelle, financeurs institutionnels de l'aéroport. Mais il faut compter six mois de procédure, d'où la demande d'ajournement de la décision de fermeture. Une décision d'autant plus mal venue qu'en 2012, la ligne a compté 8 509 voyageurs et 9 114 en 2013. Et sur les huit premiers mois de 2014, la fréquentation grimpe encore de +9,21 %.Passer d'un avion de 19 à 48 places, type ATR42, permettrait également de mieux rentabiliser chaque siège occupé. Mais y a-t-il la clientèle pour franchir ce cap ? Thomas Juin pense que oui.Pour l'heure, en tout cas, la ligne est vouée à fermer. Et l'inquiétude commence à gagner les rangs des entrepreneurs locaux, dirigeants et hommes d'affaires familiers du tarmac rochelais.