Il se trouve à dix kilomètres de chez moi et ce fut probablement lui qui m'a donné la passion de l'architecture et de l'histoire. Alors que j'étais une toute petite fille, c'était souvent la balade du dimanche ! Déjà accro aux contes de fées et aux histoires de princesses, mon imagination fertile faisait revivre les ruines et je voyais les belles dames et les beaux messieurs qui habitaient ces lieux. Rentrée à la maison, je dessinais ou j'écrivais des histoires...
Le château se situe dans la petite ville de Clisson, sur un promontoire granitique dominant la Sèvre nantaise.
Déserté par ses châtelains au milieu du XVIIIe siècle, le château est incendié par les troupes républicaines pendant la guerre de Vendée. Longtemps en ruines, il est en cours de restauration. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1924.
Histoire
Au temps de la Bretagne indépendante, Clisson est l'une des grandes places fortes frontalières du duché de Bretagne. Les premiers seigneurs de Clisson occupent le site dès le début du XIe siècle. Mais la majeure partie du château actuel date du XIIIe siècle. Guillaume de Clisson souhaite alors optimiser la défense de l'édifice, et en établit les bases sur un éperon rocheux dominant la Sèvre. Cette enceinte primitive se présente à cette époque sous la forme de deux polygones irréguliers flanqués de tours cylindriques et isolés du plateau rocheux par un fossé peu profond. Une barbacane défendant l'entrée du château est ajoutée au nord au bout d'une courtine.
Au XIVe siècle, Olivier III de Clisson incorpore le châtelet servant d'accès à la cour. Ce châtelet sera par la suite modifié en un gros donjon quadrangulaire. Le château devient le cadre des vies mouvementées d'Olivier IV de Clisson puis d'Olivier V de Clisson. Olivier IV tout d'abord, coupable d'entente avec les Anglais, est décapité. Sa femme, Jeanne de Belleville, se réfugie en Angleterre avec son fils, Olivier V. Celui-ci revient à Clisson et retrouve ses possessions après son alliance avec les Français. En 1380, il succède à Du Guesclin comme connétable de France. Sa fille, Marguerite de Clisson, accusée de trahison envers le duc de Bretagne Jean V est dépossédée de ses biens : le château devient propriété du duc de Bretagne.
Le château sera l'une des résidences préférées du duc François II de Bretagne. Le duc y célèbre de somptueuses fêtes et y organise des chasses. Son principal souci, et celui de ses héritiers, est d'assurer la protection de la partie sud de la forteresse pour protéger l'accès sud de Nantes, à une vingtaine de kilomètres. Le château est agrandi à l'ouest par un nouvel enclos rectangulaire de près de cent mètres de longueur, armé de tours avec casemates pour l'artillerie et complété d'autres systèmes défensifs.
Après la réunion de la Bretagne à la France (1532), le château est la résidence de la famille d'Avaugour, issue de François Ier d'Avaugour, fils bâtard de François II de Bretagne. Il est alors modifié et transformé au goût de l'époque. On peut noter l'utilisation de tuffeau pour les bâtiments ajoutés durant cette période. La deuxième moitié du XVIe siècle est troublée par les guerres de la Ligue.
Le 2 septembre 1746, Henri François d'Avaugour meurt sans descendance. Les possessions et titres des Avaugour passent à Charles de Rohan. Celui-ci se désintéresse du château et ordonne la vente du mobilier. La forteresse est ensuite abandonnée...
Durant la guerre de Vendée, les troupes républicaines incendient le château et la ville. En avril 1794, pendant les raids meurtriers des colonnes infernales, une trentaine de personnes cachées dans les ruines du château sont massacrées. Elles sont fusillées sur l'esplanade sud.
Après la Révolution, les habitations de la ville doivent être reconstruites ; ainsi, le château en ruine devient carrière de pierre et les Clissonnais y prennent leurs matériaux de construction... Le sculpteur François-Frédéric Lemot découvre Clisson au début du XIXe siècle. Attiré par les ruines du château, il entreprend de l'acheter et de le conserver : « Affligé depuis longtemps de la destruction de presque tous nos édifices gothiques, je m’empressai d’acheter celui-ci, dans l’unique intention de conserver avec soin ce monument.", ce qu'il fait en 1807. Le dessein de Lemot est de créer un domaine à l'italienne évoquant les paysages de ruines antiques d'Italie. La restauration du château, qu'il entreprend avec son régisseur Gautret, n'a donc pas de préoccupation archéologique, et la plupart des projets seront abandonnés.
Au cours du XIXe siècle, le château en ruines attire peintres, écrivains et sculpteurs romantiques .
En 1962, le château est racheté à la famille Lemot par le Conseil général de la Loire-Atlantique, qui y mène d'importants travaux de restauration avec l'aide du ministère de la Culture. Je dirais plutôt des travaux de conservation, car il reste bien en ruines, tout de même, mon pauvre château...
Aujourd'hui, le château est ouvert toute l'année aux touristes qui y trouvent des textes explicatifs et des vidéos expliquant l'histoire clissonnaise ainsi que l'histoire architecturale de l'édifice. Des manifestations culturelles et des spectacles y sont aussi organisés.
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D'après Wikipédia