© San Sharma – Flickr
Après avoir traité des sorties, disons incontournables, consacrons-nous aujourd’hui à des nouveaux albums plus discrets mais qui ont attiré notre attention. Au programme, du piano et des hommes : Benjamin Grosvenor, Adam Laloum et Leif Ove Andsnes. On ne vous parle pas assez de Leif Ove Andsnes. Et pourtant. Cet encore jeune pianiste d’origine norvégienne a un toucher très particulier que nous aimons beaucoup. Il y a quelques années il s’est lancé comme défi d’enregistrer l’intégralité des cinq concertos de Beethoven accompagné pour cela, de l’excellent Mahler Chamber Orchestra. Les deux premiers opus consacrés aux quatre premiers concertos sont déjà en vente. Aujourd’hui c’est le dernier chapitre de cette belle aventure qui s’écrit avec l’édition du dernier volet et le concerto n°5 avec en bonus la fantaisie pour piano chœur et orchestre toujours de Beethoven. C’est en fait cette dernière pièce qui a retenu toute notre attention sur l’album. Rien à redire sur le concerto mais la fantaisie nous paraît plus intéressante. Le soliste semble plus s’y amuser. Sa liberté de jeu est beaucoup plus grande que dans le fameux concerto. L’album dans son ensemble, et donc les trois opus, constitue à nos yeux une belle référence. Benjamin Grosvenor quant à lui nous propose un album seul, originalement intitulé "Dances" et qui nous invite à voyager dans un programme concocté par le pianiste de Bach à Chopin en passant par Granados et Albéniz entre autres. Nous serons rapides : nous ne sommes pas séduits. Il est difficile de trouver une cohérence dans le choix des œuvres de Benjamin Grosvenor. Ensuite, on décèle une certaine lourdeur dans l’interprétation, surtout dans les pièces de Bach. La transcription du Beau Danude Bleu pour piano est amusante, mais prend des airs de polka et le morceau de boogie-woogie, s’il a le mérite d’être impressionnant et de démontrer les capacités techniques de Benjamin Grosvenor, il nous a tout simplement agacé. Enfin, notre chouchou Adam Laloum, revient toujours sous les couleurs du label Mirare avec un nouvel enregistrement mais cette fois-ci en formation trio avec Raphaël Sévère à la clarinette et Victor Julien-Laferrière au violoncelle, deux autres jeunes musiciens tout aussi talentueux. L’album est consacré à Brahms avec un trio pour piano, clarinette et violoncelle ainsi que deux sonates pour piano et clarinette. Pour dire les choses franchement, ce sont normalement des pièces qui nous ennuient un peu. Mais ici, indéniablement, c’est un vrai vent de fraîcheur qui souffle sur ces partitions. Chaque musicien apporte un regard, une vision, un caractère. L’ensemble est équilibré, vivant. Raphaël Sévère à la clarinette nous séduit particulièrement.Les incontournables des sorties, c’est à relire ici.