De précédentes recherches ont suggéré que le stress psychologique aigu peut avoir un rôle bénéfique mais ce bénéfice a été analyse plutôt sous l’angle du système immunitaire que du rôle médiateur bénéfique des glucocorticoïdes.
Ici, les chercheurs de l’UCSF montrent, chez des modèles murins, que le stress psychologique bref et aigu favorise la cicatrisation de 3 types d’irritations de la peau (dermatite de contact liée à une irritation, dermatite de contact allergique aiguë, et dermatite atopique ou eczéma), grâce aux effets anti-inflammatoires des glucocorticoïdes, des hormones stéroïdes, produites par les glandes surrénales en réponse au stress. Les chercheurs constatent que les souris stressées présentent une réduction d l’inflammation et une guérison plus rapide pour les 3 types de lésion de la peau. Lorsque l’on donne aux souris stressées de la mifépristone, un stéroïde synthétique qui bloque l’action des stéroïdes naturels, tous les bénéfices du stress s’évanouissent.
Une double composante contradictoire : En cas de stress chronique, ces mêmes stéroïdes naturels vont inhiber les fonctions de protection normales de la peau et freiner la cicatrisation. Durant des périodes plus courtes de stress, ils vont avoir des effets bénéfiques sur des lésions aiguës. Un résultat constaté chez la souris mais généralisable à l’Homme, selon l’auteur principal, le Dr Pierre Elias, professeur de dermatologie à l’UCSF.
Un indice qui explique un mystère de l’évolution : Pourquoi, depuis des millions d’années, les humains ont-ils conservé cette capacité à produire des stéroïdes sous contrainte alors que l’exposition prolongée aux stéroïdes nuit à la fois la structure et la fonction de la peau et des autres organes ?
Cette capacité à produire des stéroïdes aurait également un avantage sécuritaire, anti-inflammatoire celui de fournir sur un intervalle court, juste la bonne quantité de stéroïdes favorisant la guérison.
Reste à définir les implications de ces constatations car les augmentations des taux de glucocorticoïdes provoqués par le stress à court terme restent modestes en regard des effets défavorables trop souvent constatés avec la corticothérapie. Donc des implications certaines au niveau du dosage et de la durée de traitement ?
Source: Journal of Investigative Dermatology via UCSF Acute psychological stress promotes skin healing in mice